Le cours de l'or s'est replié cette semaine, dans un marché prudent et refroidi par l'annonce d'un net ralentissement de la demande mondiale de métal jaune, tandis que platine et palladium ont été dopés par la perspective d'importants déficits de production cette année. Or Le cours de l'once d'or a perdu de sa superbe cette semaine, cédant une bonne partie des gains engrangés la semaine précédente, qui l'avait vu bondir de 4% après la réélection du président américain Barack Obama. Minés par les perspectives toujours moroses de l'économie mondiale, "les marchés financiers continuent de souffrir de l'aversion des investisseurs pour les actifs jugés risqués", comme les marchés actions, et les opérateurs peuvent être tentés de vendre leurs métaux précieux pour se procurer des liquidités, a observé Andrey Kryuchenkov, analyste du courtier VTB Capital. Dans ce contexte, une salve de statistiques ternes, dont l'annonce d'un retour en récession de la zone euro au troisième trimestre, "a contribué à tirer le prix de l'or vers le bas, tout comme les estimations du Conseil mondial de l'or (CMO)" publié jeudi, a noté M. Kryuchenkov. De fait, le rapport trimestriel du CMO, fédération réunissant les grands groupes aurifères de la planète, a dressé un tableau sombre du marché de l'or. Selon lui, la demande mondiale d'or s'est établie à 1085 tonnes au troisième trimestre, en recul de 11% sur un an, notamment en raison d'un repli de 8% en Chine, deuxième pays consommateur de métal jaune au monde, qui a pâti de "l'assombrissement du moral des acheteurs face au ralentissement économique" du pays. Toutefois, l'or devrait rester soutenu à court terme par les politiques d'assouplissement monétaire, notamment aux Etats-Unis, a estimé Marcus Grubb, responsable du CMO, cité dans le rapport de la fédération. Les injections massives de liquidités par la Réserve fédérale américaine (Fed) dans l'économie sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur du dollar, rendant plus attractifs les achats de métaux précieux libellés dans la monnaie américaine. Par ailleurs, l'or devrait continuer à être aidé par les inquiétudes toujours grandissantes aux Etats-Unis sur la menace d'un blocage politique sur le budget, qui pourrait conduire début 2013 à des coupes budgétaires massives et automatiques de nature à faire dérailler une reprise économique américaine encore convalescente. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 713,50 dollars au fixing du soir contre 1 738,25 dollars la semaine précédente. Argent Considéré comme une alternative meilleur marché au métal jaune, l'argent a vu son cours fluctuer dans une fourchette étroite entre 32,20 et 32,70 dollars l'once. Le métal gris a terminé la semaine à 32,27 dollars l'once, contre 32,16 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les métaux platinoïdes ont fortement grimpé sur la première moitié de la semaine, le platine se hissant mercredi à 1 600 dollars l'once et le palladium à 650 dollars l'once, leurs plus hauts niveaux depuis trois semaines, dans un marché revigoré par un rapport du leader mondial du secteur Johnson Matthey. Selon ce rapport, publié mardi, la production mondiale de platine devrait chuter de 10% sur l'ensemble de 2012, pénalisée par les conflits sociaux dans les mines d'Afrique du sud (premier pays exportateur au monde), ce qui entraînera cette année sur le marché mondial un déficit de 400 000 onces. De son côté, le palladium devrait enregistrer un déficit de 915 000 onces, notamment en raison d'une chute de 60% des ventes issues des stocks d'Etat russes. Les cours ont cependant tempéré leurs gains en fin de semaine, après l'annonce jeudi de la fin de la grève qui affectait depuis deux mois les mines sud-africaines d'Anglo American Platinum (Amplats), numéro un mondial du platine. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 554 dollars contre 1 559 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 623 dollars contre 612 dollars la semaine précédente.