La Banque mondiale a indiqué, hier, dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, que le PIB de l'Algérie devrait croître de 3,4% en 2013, contre 3% en 2012, et de 3,8% en 2014 avant d'atteindre 4,3% en 2015. Avec ces nouveaux pronostics publiés, l'institution de Bretton Woods a révisé légèrement en hausse la croissance du pays par rapport à ses prévisions faites en juin dernier dans lesquelles elle tablait sur une croissance de 3,2% en 2013 et de 3,6% en 2014, soit une hausse de 0,2 point. L'institution financière internationale impute ce rebond attendu aux programmes du gouvernement liés aux projets d'investissements publics, à une hausse de l'extraction de pétrole et de gaz et à des activités économiques non pétrolières, qui, selon elle, devraient porter leurs fruits. Cependant, la BM a revu en baisse la balance des comptes courants en la situant à 4,7% du PIB en 2013, contre une prévision de 9,8% faite en juin dernier et à 4,1% en 2014, contre 7,6%, pour diminuer encore à 3,8% en 2015. En revanche, la BM considère que face à une demande intérieure croissante en énergie due essentiellement à la forte hausse du parc des véhicules, l'Algérie devrait encourager davantage les investissements étrangers dans l'exploration et le raffinage dans le secteur des hydrocarbures. Le rapport souligne également que le pays devrait poursuivre ses efforts pour attirer également l'investissement hors-hydrocarbures afin de diversifier davantage son économie. Concernant la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), la BM remarque qu'elle continue de subir les contrecoups du climat d'incertitude politique et des troubles qui persistent dans plusieurs pays de cette zone. Après avoir progressé de 3,8% en 2012, la hausse du PIB de la région MENA devrait être ramenée à 3,4% en 2013 pour remonter à 3,9% en 2014 et à 4,3% en 2015 mais en supposant, évidemment, "une amélioration du climat politique et social qui connaît des incertitudes et l'apaisement des troubles qui sévissent actuellement, ainsi qu'un renforcement du secteur touristique et une reprise des exportations à mesure que la demande mondiale continuera de se raffermir". La croissance moyenne des pays exportateurs de pétrole de cette région devrait être de 3,3% en 2013 (contre 4,6% en 2012), de 3,7% en 2014 et de 4,1% en 2015. Quant aux pays importateurs, leur croissance moyenne devrait s'établir à 3,5% en 2013 (contre 2,5% en 2012), à 4,4% en 2014 et à 4,7% en 2015. Selon la BM, les incertitudes politiques prolongées et les troubles intérieurs "présentent un risque majeur aux perspectives de la croissance de la région MENA", en freinant, notamment, les investissements. A ce propos, elle prévient que le conflit en Syrie est une "source notable d'instabilité" pour la région avec des retombées économiques négatives sur le Liban, la Jordanie et d'autres pays, et "qui peuvent s'intensifier si la crise politique s'aggravait en Syrie". Par ailleurs, la persistance des tensions de la zone euro affecterait la majorité des pays de la région MENA, en raison de la place de l'Europe dans leur économie en tant que partenaire commercial et source d'investissements, de tourisme et des envois de fonds de leurs émigrés, avise-t-elle. Enfin, pour les pays exportateurs de pétrole, la BM prévient du risque d'une baisse des cours du brut si la crise financière de la zone euro et l'impasse budgétaire aux Etats-Unis s'aggravaient. Rania C.