Au sixième jour de son intervention au Mali, l'armée française, a entrepris une opération terrestre tout en poursuivant ses frappes aériennes contre les groupes islamistes, progressait hier, vers le Nord, bastion des djihadistes. L'opération au sol, nouvelle phase de la mission Serval, est engagée "depuis quelques heures", a confirmé le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud. "Maintenant nous sommes sur le terrain"., l'officier a précisé sur Europe 1 que des combats directs étaient à prévoir "dans les heures qui viennent" entre soldats français et rebelles. "Dans les heures qui viennent, mais je ne suis pas capable de dire si c'est dans une heure ou dans 72 heures, nous combattrons directement", a-t-il dit. Le combat "sera long", avait auparavant prévenu le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur RTL. "Aujourd'hui, les forces terrestres sont en train de se déployer" et de remonter vers le nord du pays, a-t-il précisé. "On est en situation tout à fait positive par rapport à la semaine dernière, mais le combat continue et ça sera long", a-t-il souligné. Il a fait état d'une "opération très difficile" dans l'Ouest. La ville de Diabali, dans le centre-ouest du pays, est tombée lundi aux mains des islamistes. Les troupes françaises se sont déployées, hier, autour de la ville de Niono, voisine de Diabali, dans le cadre d'une opération visant à bloquer l'avancée des rebelles, a-t-on appris de source militaire malienne. François Hollande a déclaré mardi que la France, seule engagée sur le terrain aux côtés de l'armée malienne, resterait dans son ancienne colonie jusqu'à sa stabilisation politique et sécuritaire, ouvrant la perspective d'une opération coûteuse et prolongée contre les rebelles islamistes. Le chef d'état-major des armées françaises a estimé que la première phase de l'opération Serval, qui vise à stopper l'offensive des groupes islamistes sur la capitale malienne, Bamako, devrait être assez rapide. "Pour la deuxième et la troisième, c'est quelque chose qui me dépasse", a-t-il toutefois ajouté. La réunion de la Cédéao s'est poursuivie hier D'autre part, la réunion extraordinaire des chefs d'état-major de l'Afrique de l'Ouest, destinée à étudier son engagement militaire au Mali, entamée mardi matin à Bamako, s'est poursuivie hier. Les chefs d'état-major se sont retrouvés hier, pour finaliser les détails d'une déclaration finale, a indiqué un participant. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doit former une force d'intervention de 3.300 soldats, conformément à une résolution Rome disposée à apporter un soutien logistique aux opérations françaises L'Italie est prête à apporter un soutien logistique aux opérations militaires françaises au Mali, ont indiqué mercredi le ministre italien de la Défense, Giampaolo Di Paola et son collègue des Affaires étrangères, Giulio Terzi lors de leur audition devant le Parlement. "L'Italie envisage de fournir un soutien logistique possible aux opérations françaises au Mali", a dit le ministre de la Défense tandis que le ministre des Affaires étrangères, a fait savoir que son pays "entend offrir un soutien logistique important'' à ces opérations militaires. Le ministre de la Défense a expliqué que ce soutien "ne serait pas un appui de troupes au sol, mais la mise à disposition de la France des bases aériennes italiennes, comme le font la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Danemark et la Belgique". Di Paola, qui a qualifié l'intervention militaire française de "correcte" et d'"inévitable", a souligné qu'il existe aujourd'hui un terrorisme solidement implanté dans la région". De son côté, Giulio Terzi a affirmé que l'Italie a l'intention de "fournir un soutien logistique concret au processus, en particulier aux pays africains (riverains du Mali) qui ont des difficultés dans le transport de troupes sur le terrain des opérations, dans le cadre de la force d'intervention africaine". Evoquant la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'Union étrangères prévue jeudi, à Bruxelles et consacrée au Mali, il a fait savoir qu'il y sera décidé de "l'envoi d'une mission de 250 instructeurs, à Bamako pour soutenir les forces maliennes". la Mauritanie place les zones frontalières du Mali sous contrôle militaire La Mauritanie a placé , avant-hier, sous le statut de "zones militaires" ses régions frontalières du Mali, où l'armée française a poursuivi mardi ses frappes aériennes contre les groupes armés, a indiqué une source militaire. "Les zones limitrophes du Mali ont été déclarées zones militaires pour mieux assurer la sécurité, le contrôle et le mouvement dans ces zones". Concrètement, les zones aux frontières sont désormais placées sous l'autorité de l'armée, qui délivre seule les autorisations d'entrée et de sortie et contrôle les identités des personnes souhaitant se déplacer. Lundi, une source militaire avait déjà fait état d'un redéploiement de l'armée mauritanienne, pour "boucler la frontière" avec le Mali. Doha appelle au dialogue politique Le Qatar a estimé mardi que le recours à la force au Mali ne règlerait pas le problème, appelant au dialogue. "Bien sûr que nous espérons que ce problème puisse être réglé par le dialogue. Je pense que le dialogue politique est important et nécessaire. Je ne pense pas que la force règlera le problème", déclaré à des journalistes à Doha le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani. La question malienne devrait "être discutée entre les pays voisins, l'Union africaine et le Conseil de sécurité" de l'ONU, a-t-il dit, soulignant que son pays était prêt à contribuer à une médiation en vue d'un règlement. "Si quelqu'un demande notre aide nous ferons partie de la solution (mais) nous ne serons pas le seul médiateur", a-t-il ajouté. Nawal Z.