Avec l'acheminement de troupes terrestres depuis hier, l'armée française entame ses opérations au sol à l'issue de cinq jours de bombardements des positions occupées par les islamistes. Le chef d'état-major des armées françaises, précise que des renforts continuaient d'arriver de France et que des combats directs auraient lieu «dans les heures qui viennent» entre soldats français et rebelles islamistes. Même s'il estime ne «pas être capable de dire si c'est dans une heure ou dans 72 heures». Il précise que des renforts continuaient d'arriver de France et que des combats directs auraient lieu «dans les heures qui viennent» entre soldats français et rebelles islamistes. Interrogé peu après sur la radio française Europe 1, Edouard Guillaud a précisé que «dans les heures qui viennent, mais je ne suis pas capable de dire si c'est dans une heure ou dans 72 heures, nous combattrons directement». Le chef d'état-major des armées françaises a estimé que la première phase de l'opération «Serval», qui vise à stopper l'offensive des groupes islamistes sur la capitale malienne, Bamako, devrait être assez rapide. «Pour la deuxième et la troisième, c'est quelque chose qui me dépasse», a-t-il toutefois ajouté, en référence aux missions d'aide des forces armées maliennes à retrouver leur intégrité territoriale et de stabilisation du pays. Il a indiqué que l'opération militaire était déjà envisagée sous Nicolas Sarkozy, et depuis l'arrivée de François Hollande au pouvoir. Hier, la France a, pour la première, fois engagé des troupes au sol au Mali, pour reprendre une localité de l'Ouest tombée la veille aux mains des islamistes. Les forces terrestres françaises engagées «sont en train de remonter vers le nord» du pays, a annoncé ce matin le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. «Jusqu'à présent, nous avions fait en sorte qu'il y ait quelques forces terrestres à Bamako, pour sécuriser d'abord nos populations, nos ressortissants, les ressortissants européens et la ville de Bamako. Maintenant les forces terrestres françaises sont en train de remonter vers le Nord», a-t-il déclaré à la radio française RTL. «C'est un peu plus difficile à l'Ouest, où nous avons les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés. Là, c'est en cours, mais c'est difficile», a-t-il poursuivi. «Nous étions bien conscients depuis le départ, que c'était une opération très difficile. Nous avons affaire à plusieurs centaines, plus d'un millier - 1 200, 1 300 -, de terroristes dans la zone, avec, peut-être, des renforts demain», a-t-il souligné. Des propos confirmés sur le terrain par un élu de Niono qui affirme que «plusieurs centaines de militaires maliens et français ont quitté Niono (environ 50 km au sud de Diabali) pour prendre Diabali». «D'ici à demain, nous allons reprendre Diabali avec les Français», précise, pour sa part, une source de sécurité malienne. Dans l'attente de l'arrivée de la force ouest-africaine, l'armée française a également poursuivi hier ses frappes aériennes. Diabali aux mains des islamistes Un tournant a été enregistré hier. Après une campagne de bombardements aériens menée depuis le 11 janvier, Diabali - 400 km au nord de Bamako - est tombée hier aux mains de jihadistes, qui seraient commandés par un émir algérien d'Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Zeid. De leur côté, les chefs d'état-major ouest-africains se sont réunis durant cette même journée d'hier à Bamako pour préparer la «libération» du Nord en formant une force internationale africaine. Ils poursuivaient encore leur réunion ce matin, afin de procéder aux «réglages de dernière minute», selon un participant.