Le président du Forum des chefs d'entreprise, M. Réda Hamiani, a qualifié, lundi dernier, la démarche imprimée par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, quant à la relance de l'économie nationale, de positive, tirée d'une logique plus opérationnelle qui va en phase avec celle des chefs d'entreprises. Invité au forum du journal Liberté, M. Hamiani a noté que le climat des affaires en Algérie est de plus en plus dynamique grâce, notamment, à la volonté économique de M. Sellal, illustrée par ses gages de bonne orientation ainsi que la décision d'allègement des procédures et l'amélioration du fonctionnement des banques qui a soulevé un grand optimisme parmi les patrons d'entreprises. "Il n'est plus question de théories et de concepts macroéconomiques mais l'heure est à la relance de la machine" a-t-il ajouté, en relevant que l'Algérie se réjouit aujourd'hui d'une stabilité politique propice à une véritable renaissance économique. "Cette conjoncture favorable devrait être impérativement mise à profit" a-t-il estimé, en mettant en exergue le saut qualitatif observé en matières de "dé-bureaucratisation", d'"un meilleur accès au financement", de "facilitation des procédures"…etc. Le patron des patrons s'est également félicité de la mise en œuvre de "deadline" (date-limite) qui se veut un outil efficace pour une meilleure gestion du temps. "Il ne s'agit plus de dire : on va faire mais plutôt on fait tout de suite", a-t-il laissé entendre. S'agissant du bilan des réformes économiques en Algérie, M. Hamiani a estimé que celui-ci était décevant reconnaissant en revanche les difficultés à suivre un prototype de développement économique donné après l'échec du modèle soviétique et l'épuisement du modèle libérale. A une question sur la règle des 51/49, M. Hamiani a considéré cette mesure comme un frein à l'attractivité de l'économie algérienne, en plaidant toutefois à sa modulation. Le président du FCE a expliqué que cette disposition devrait être modulée en fonction des réalités et des intérêts du pays, en soulignant la nécessité pour l'Etat de protéger des secteurs stratégiques au cas par cas. S'agissant de l'affirmation récente de Abderrezak Trabelsi, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, qui avait révélé dernièrement que le secteur privé algérien avait supplanté depuis 2005 le secteur public en termes de captage des concours financiers, M. Hamiani a révélé que grâce aux surliquidités les banques algériennes ne se refinancent plus auprès de la Banque centrale, et ce, depuis au moins 2003. Car pour lui, les crédits bancaires octroyés ont été accaparés essentiellement par les crédits à la consommation et les différents dispositifs d'aides à l'emploi et cela sans aucun risque industriel. Dans le même sillage le président du FCE a préconisé une sortie de crise par le haut, en soulignant que "la mise en valeur et le développement de notre tissu industriel passe nécessairement par l'économie de la connaissance. Cette dernière constitue, selon lui, un choix clairement assumé en faveur des industries à haute charge en matière grise pour lesquelles les investisseurs algériens doivent se hisser. Enfin, M. Hamiani a déploré que le retour de l'inflation, jugé très préoccupant, constitue une menace pour l'économie nationale sur plusieurs plans. "C'est d'abord un impôt qui frappe les pauvres. C'est une épargne qui est confisquée. Elle alimente également la contestation sociale", a-t-il considéré, relevant la maîtrise de ce phénomène qui s'est accélérée durant les deux dernières années. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a parlé de choc d'inflation, depuis environ une douzaine d'années et c'est la première fois qu'elle a atteint le chiffre de 8,32% (à octobre dernier), en moyenne annuelle, a indiqué M. Hamiani. Il a, également, évoqué plusieurs causes de l'inflation, à l'image de l'augmentation de salaires consenties depuis 2011, sans lien avec la productivité ainsi que les subventions accordées ce qui élargit L'écart entre la distribution des revenus et la production, alimentant ainsi l'inflation. Cette dernière devrait baisser en 2013 pour se situer de 4 à 5%, selon les prévisions des organismes internationaux, a-t-il conclu.