« L'Algérie a investi, de 2000 à 2012, un montant de 500 milliards de dollars et c'est énorme, car peu de pays ont pu le faire », a déclaré, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise, Réda Hamiani. Ce dernier a brossé un tableau du climat des affaires dans notre pays qui reste, à part le foncier et les banques, à assainir, selon lui. Evoquant les dernières mesures du gouvernement visant à faciliter l'octroi du crédit, Hamiani dira que « c'est ce type de mesures que nous souhaitons ». Mais il a pris à témoin, pour le revers de la médaille, le rapport Doing Business de 2012 qui place l'Algérie à la 152e place sur 185, perdant quatre places par rapport à son classement de 2011. Ce rapport se base sur 11 critères confectionnés par la Banque mondiale, mais insiste plus particulièrement sur les délais de création d'entreprise qui comportent « 14 étapes et un délai de 21 jours, au lieu d'une journée dans d'autres pays ». Le privé, qui souhaite « un partenariat triangulaire » (privé, public, étranger) estime que les derniers projets, conclus entre les entreprises étrangères et les sociétés du secteur public, dans le domaine de la fabrication des tracteurs, du textile sont capables de relancer l'économie, plus particulièrement le secteur du textile qui était moribond. M. Hamiani cite, en revanche, l'exemple du dernier accord entre la SNVI, le Fonds national d'investissement et le constructeur automobile Renault où le privé « aurait pu trouver sa place ». Parmi les autres facteurs de crainte du patronat algérien, le retour de l'inflation qui est, selon le FCE une « menace pour notre économie ». Elle devrait atteindre les 8 % en moyenne et jusqu'à 12 % dans certains secteurs, alors qu'elle était contenue dans une fourchette de 3 à 4 %, ces dix dernières années. M. Hamiani a rappelé les causes, c'est-à-dire la hausse des salaires, et le soutien aux prix. Cela nous pose, cependant, « beaucoup de problèmes dans un contexte d'ouverture de l'économie », car l'inflation est synonyme aussi d'« une hausse des importations pour satisfaire la demande », ajoute M. Hamiani. Le patron du FCE n'en reste pas moins optimiste pour les perspectives à venir, car les autorités ont fixé l'année 2013 pour ramener l'inflation au niveau de 4 à 5 %. La situation a été bien prise en charge par la banque d'Algérie qui a fait « une ponction de 250 milliards pour éponger les surliquidités », tout en obligeant les banques à « augmenter leurs fonds propres de 10 à 11 %», explique-t-il. Pour le FCE, il est, cependant, déjà temps de penser dès maintenant à mettre en place l'économie de demain, par la clarification du modèle de consommation, la relance des investissements,... Le privé n'est pas en marge, selon M. Hamiani qui reconnait qu'il bénéficie, aujourd'hui, en matière de crédits, jusqu'à 52 % des montants engagés au lieu des 20 %, il y a quelques années, lorsque le secteur public était dominant.