Le ministère des Ressources en eau vient de lancer des appels d'offres pour la réalisation d'un vaste programme de dessalement d'eau de mer dans 13 unités appelées à porter la capacité supplémentaire en eau à plus de 2 millions de m3/jour d'ici 2010. L'usine de Maqtaâ, à Oran, d'une superficie de 18 hectares, devra alimenter toute la région de l'Oranie jusqu'à Tlemcen, en raison de l'important déficit en eau que connaît l'Oranie depuis plusieurs années. Les soumissionnaires ayant répondu aux appels d'offres sont des groupements d'envergure internationale. Trois unités devant approvisionner l'est du pays à raison de 500 m3/jour seront réalisées en partenariat avec un groupe espagnol " Geida " pour une enveloppe globale de 540 millions de dollars. Le programme du ministère dans ce domaine est dicté par l'augmentation rapide des besoins en eau à travers la recherche de nouvelles sources d'approvisionnements et le lancement d'aménagements hydrauliques nouveaux. Les experts du secteur de l'hydraulique avancent les aléas pluviométriques enregistrés, notamment lors de ces dernières décennies, et qui ont malheureusement réduit l'impact attendu de ces investissements. D'où la nécessité d'imaginer des solutions complémentaires et parfois même le remplacement. L'option pour le dessalement de l'eau de mer et des eaux saumâtres a connu ces dernières années une avancée remarquable, grâce au développement de différents procédés. Aujourd'hui, plusieurs facteurs militent en faveur de la mise en œuvre de cette technologie dans notre pays : Un littoral long de 1 200 kilomètres, la disponibilité de l'eau de mer (ressource inépuisable), une population et une industrie grandes consommatrices d'eau se trouvant à proximité de la mer, la disponibilité des ressources énergétiques ou combinaison de sa production. Actuellement, sur le plan technique le marché mondial est dominé par le procédé de distillation ou MSF (Multi Stage Flash). Toutefois, l'osmose inversée ou RO connaît un essor considérable. Plus compétitive par rapport à beaucoup de systèmes à grande capacité, elle présente de nombreux avantages parmi lesquels on peut citer le contrôle du niveau de prétraitement qui permet d'augmenter les performances des membranes et leur durée de vie, et par conséquent réduire le coût de l'eau produite, et ne nécessite qu'une faible consommation d'énergie grâce à l'utilisation d'énergie résiduaire. Le programme de dessalement de l'eau de mer conduit par le ministère des Ressources en eau comprend la réalisation de 23 petites stations mobiles monobloc, d'une capacité totale de 57 000 m3/jour sont en cours de finalisation dans sept wilayas de la bande côtière, ainsi que de grandes stations, d'une capacité totale de production de 360 000 m3/jour et ont concerné surtout cinq grandes villes (Aïn Témouchent, Béjaïa, Annaba et Ténès). Le programme de dessalement de l'eau de mer, qui compte treize stations, permettra d'assurer un volume d'eau de 2,3 millions de m3/jour. D'ici 2010, une part de 10% de l'alimentation fournie par le dessalement. Le dessalement de l'eau de mer, inscrit comme priorité de l'action gouvernementale constitue une réponse fiable, économique et durable aux besoins en eau non assujettie aux risques de raréfaction des ressources en eau conventionnelles.Aujourd'hui, il existe dans le monde près de 12 500 unités de dessalement dans 120 pays qui produisent près de 30 millions de m3/jour, dont 54% issues des eaux saumâtres. Sur ces 30 millions de m3, 75% sont destinés à l'approvisionnement en eau potable de près de 155 millions d'habitants et 25% à l'usage agricole.