Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU s'est rendue, hier, à Sanaa pour soutenir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, engagé dans une difficile transition politique. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à l'arrivée de la délégation pour réclamer du Conseil de sécurité la levée de l'immunité accordée à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, accusé d'entraver la transition. Les quinze membres du Conseil de sécurité sont représentés dans cette délégation, qui s'est immédiatement rendue après son arrivée au siège de la présidence où elle a eu un entretien avec M. Hadi, selon une source officielle. Le chef de l'Etat a passé en revue avec ses interlocuteurs les étapes franchies dans le processus de transition politique et les obstacles rencontrés, depuis le départ en février 2012, sous la pression de la rue, de l'ex-président Saleh, a indiqué la même source. Au cours de sa visite, sans précédent dans un pays de la Péninsule arabique, la délégation doit rencontrer également le gouvernement de réconciliation nationale et les membres de la commission chargée de la restructuration de l'armée et des forces de sécurité, où des proches de M. Saleh demeurent influents. C'est un message de solidarité avec le peuple yéménite et un message de soutien au président Hadi, a déclaré l'émissaire de l'Onu au Yémen, Jamal Benomar. C'est aussi un clair message à tous ceux qui pensent pouvoir entraver le processus politique, a-t-il ajouté dans une déclaration à la télévision d'Etat. Les mesures de sécurité ont été renforcées ,hier, dans la capitale où les autorités ont interdit pour l'occasion le port d'armes, une tradition dans un pays à structure tribale, et la circulation des motocyclettes, utilisées fréquemment dans des attaques armées. En outre, des hélicoptères survolaient Sanaa Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif Zayani, parrain de l'accord de transition politique au Yémen conclu en novembre 2011, est également présent à Sanaa. L'accord de transition prévoit une conférence de dialogue national, que le gouvernement peine à tenir en raison notamment des réticences des séparatistes sudistes, des interférences des partisans de l'ancien président Saleh et des violences, attribuées souvent à Al-Qaïda, actif dans le Sud et l'Est. Le dialogue vise à élaborer une nouvelle Constitution et à préparer des élections en février 2014, à la fin d'une période de transition de deux ans. Le 12 juin, le Conseil de sécurité avait adopté à l'unanimité une résolution menaçant de sanctions les mouvements qui mettent en danger la transition politique au Yémen, visant sans le nommer l'entourage de M. Saleh. Lotfi.M