Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est arrivé hier à Sanaa pour une visite inopinée afin de faire le point sur l'application de l'accord sur la transition politique signé il y a un an, selon l'agence officielle Saba et une source onusienne. «Le secrétaire général est au Yémen pour commémorer le premier anniversaire de l'accord de paix et de transition au Yémen», qui avait été signé sous le parrainage de l'ONU et du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a déclaré une porte-parole de M. Ban. M. Ban devait s'entretenir avec le président Abd Rabbo Mansour Hadi et des membres du gouvernement. Le chef de l'ONU et le président yéménite doivent ensuite donner une conférence de presse en présence du secrétaire général du CCG, Abdel Latif al-Zayani, qui se trouve depuis dimanche à Sanaa, et des ambassadeurs des cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU et des monarchies du Golfe, selon une source de la présidence. Dimanche soir, M. Zayani avait déjà évoqué avec le président Hadi «les préparatifs en cours pour l'amorce du dialogue national global qui va commencer bientôt», selon l'agence officielle Saba. En vertu de l'accord sur la transition politique, signé le 23 novembre 2011 à Riyadh après des mois de révolte populaire contre Ali Abdallah Saleh, le président avait quitté le pouvoir après 33 ans à la tête du Yémen, en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches. En février, M. Hadi, jusqu'alors vice-président, avait été élu pour une période intérimaire de deux ans, conformément à l'accord qui prévoit désormais l'ouverture d'un dialogue national entre les différentes composantes politiques. Prévu initialement pour la mi-novembre, ce dialogue peine à démarrer, en raison notamment de réserves émises par le Mouvement sudiste, qui réclame l'autonomie, voire la sécession du Sud, Etat indépendant jusqu'en 1990. A la suite du dialogue national, une nouvelle Constitution doit être élaborée, et des élections générales doivent être tenues en février 2014. En vertu de l'accord, le président Saleh était devenu le seul chef d'Etat arabe à quitter le pouvoir grâce à un règlement négocié, alors que ses pairs en Tunisie, en Egypte et en Libye ont été renversés.