Le ministre de l'Agriculture et du développement rural a qualifié, dimanche soir, à Ghardaïa, de "positive" la démarche participative et concertée entre les acteurs sociaux et les pouvoirs publics, afin de relever les défis du développement économique et sociale dans les régions du sud du pays. La participation au débat sur le développement des régions du Sud, de la base vers le sommet, doit garantir un succès de la démarche à adopter pour les différents programmes ciblant ces régions, a déclaré M. Rachid Benaïssa lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, M Abdelkader Ouali, en présence du ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib. "On ne peut mettre en place une politique ou une stratégie de développement sans la concertation et la participation des parties concernées", a-t-il souligné. Le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, M Abdelkader Ouali, a, de son côté, loué la démarche participative et le dialogue dans l'élaboration des programmes de développement, en mettant en exergue la décentralisation et la déconcentration qui "doivent toucher l'ensemble du territoire national". A une question sur la décentralisation du pouvoir décisionnel, M. Ouali a précisé que la décentralisation et la démocratie participative sont des réalités en Algérie, notamment à travers les élus, les différentes assemblées et la société civile qui peut donner son avis et participer aux propositions de programmes de développement. Les représentants du gouvernement ont animé dimanche à Ghardaïa la rencontre régionale de "concertation" sur le développement local dans cinq wilayas du sud-est du pays (Ghardaïa, Biskra, Ouargla, El Oued et Laghouat), qui a regroupé les acteurs, la société civile et les décideurs. Afin d'accompagner et d'encourager le secteur agricole et de développer les wilayas du sud, les pouvoirs publics se sont assignés pour objectifs d'instaurer une stratégie de développement agricole durable concertée avec l'ensemble des partenaires et d'encourager les investissements agricoles dans ces régions. Vers la mise en place "d'écoles coraniques-fermes agricoles" Une concertation portant sur la mise en place de projets de réalisation "d'écoles coraniques-fermes agricoles" dans le cadre de la concession de terres agricoles a été animée, lors de cette même rencontre par des membres du gouvernement. Regroupant quelque 150 représentants des différentes écoles coraniques et zaouïas activant sur le territoire de ces wilayas, cette rencontre se veut un espace d'échange de points de vue, afin de mettre en œuvre ces projets qualifiés de "soutien aux écoles coraniques et aux zaouïas" par le ministre de l'Agriculture et du développement rural. L'objectif étant de leur assurer une "autonomie financière et de dégager une plus-value pour la prise en charge de leurs dépenses", a expliqué Rachid Benaïssa. "Les pouvoirs publics sont d'accord sur l'idée de mettre à la disposition des écoles coraniques et zaouïas des périmètres agricoles dans le cadre de la concession", a affirmé le ministre, signalant, cependant, qu'il faut "trouver en concertation avec les parties concernées les méthodes de gestion de ces terres". Les participants à cette rencontre ont été unanimes à soutenir et à approuver cette démarche participative et de concertation, dont l'objectif est la mise en place de projets visant une autonomie des écoles coraniques et zaouïas très répandues dans le sud du pays. Ils ont exprimé leur reconnaissance au président de la République pour l'intérêt qu'il accorde aux écoles coraniques et zaouias, avant de plaider pour l'élimination des intérêts dans l'octroi de crédits agricoles, conformément aux préceptes de l'Islam. Auparavant, les membres du gouvernement ont pris connaissance, au siège de l'école coranique de la fondation "Ammi Saïd" de Ghardaia, du projet d'une exploitation agricole polyvalente d'une superficie de 400 hectares, sise sur la route d'El-Menea, avec une gestion financière autonome qui permettra une survie et durabilité de cette école qui regroupe plus de 4620 élèves. Selon la fiche technique de cette exploitation agricole polyvalente, une superficie de 160 ha sera consacrée à la céréaliculture et aux cultures fourragères, 80 ha aux palmiers dattiers, 80 ha aux oliviers, 30 ha à la vigne et autant aux cultures maraîchères, en plus de l'élevage de 1.500 têtes d'ovins et de bovins. La wilaya de Ghardaïa compte déjà une école coranique-ferme agricole relevant l'institut El-Hayat à Guerrara.