Le président égyptien Mohamed Morsi a annulé son déplacement à Paris, prévu vendredi 1er février, en raison des tensions secouant le pays depuis vendredi dernier, a annoncé, hier, le porte-parole de la présidence, Yassir Ali. Le programme du déplacement du président égyptien prévoyait initialement une visite de deux jours en Allemagne et d'un jour en France. "La visite en Allemagne débutera mercredi 30 janvier comme prévu, toutefois la durée du déplacement a été réduite à quelques heures", a expliqué le porte-parole avant d'ajouter que M.Morsi s'entretiendrait avec la chancelière Angela Merkel et interviendrait devant des hommes d'affaires égyptiens et allemands. Quant à la visite en France, elle est reportée, a précisé le porte-parole. Une nouvelle vague de violences a éclaté en Egypte vendredi 25 janvier lors des célébrations du deuxième anniversaire de la chute du régime Moubarak. Depuis, les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont fait plusieurs dizaines de morts et plus d'un millier de blessés. Suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, le président égyptien a décrété dimanche 27 janvier l'état d'urgence dans trois provinces du pays, dont Port-Saïd, Suez et Ismaïlia. L'opposition appelle à une réunion d'urgence avec le pouvoir L'une des figures de proue de la principale coalition de l'opposition égyptienne, Mohamed ElBaradei, a appelé mercredi à une réunion d'urgence avec le président Mohamed Morsi pour tenter de résoudre la crise que traverse le pays. Nous avons besoin immédiatement d'une réunion entre le président, les ministres de la Défense et de l'Intérieur, le parti au pouvoir, le courant salafiste et le Front du salut (national, FSN) pour prendre des mesures urgentes afin de mettre fin à la violence et entamer un dialogue sérieux, a dit dans un tweet M. ElBaradei, coordinateur du FSN. Le président Morsi avait appelé les représentants de l'opposition comme les partis islamistes le soutenant à un dialogue national lundi. Le Front du salut national l'avait rejeté en le qualifiant de vide de sens et de façade. Le Front, qui a appelé à manifester à travers l'Egypte vendredi, réclame notamment que le président assume la responsabilité des violences meurtières de ces derniers jours et la formation d'un gouvernement d'union nationale.