Le groupe de chimie américain Dow Chemical, qui va supprimer 2 400 postes, a vu son bénéfice net 2012 chuter de 65% l'année dernière, en raison de lourdes charges de restructurations et d'une dépréciation d'actifs qui l'ont enfoncé dans le rouge au dernier trimestre. "On a vu une détérioration considérable dans les marchés qui sont les nôtres dans la seconde moitié de l'année, et plus particulièrement en Chine", a résumé le P-DG du groupe Andrew Liveris, cité dans un communiqué. Sur l'année écoulée, le bénéfice net s'est établi à 842 millions de dollars, contre 2,4 milliards en 2011. Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, mesure la plus scrutée par le marché, il est ressorti à 1,90 dollar, soit 1 cent de moins que prévu par les analystes. Sur les trois derniers mois de l'année écoulée, le groupe de chimie s'est enfoncé dans le rouge, enregistrant une perte de 716 millions de dollars, contre -20 millions sur la même période en 2011. Hors éléments exceptionnels et par action, Dow Chemical est bénéficiaire: il a enregistré un bénéfice de 33 cents, mais 1 cent de moins que ce que prévoyaient les analystes. Dow Chemical impute sa perte à la charge de 990 millions de dollars liée à son plan de restructuration en cours, qui prévoit la suppression de 2 400 emplois dans le monde, soit 5% de ses effectifs, et la fermeture d'une vingtaine de sites à faible rendement dont plusieurs en Europe (Belgique, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni) ainsi qu'au Japon et aux Etats-Unis. Ce plan lui a permis d'économiser 2,5 milliards d'euros, indique le groupe de Midland (Michigan, Nord des Etats-Unis), qui en attend 1 milliard supplémentaire cette année. Le titre Dow Chemical décrochait de 3,29% à 33,47 dollars dans les échanges électroniques d'avant séance à Wall Street. L'activité du groupe de chimie, elle, est restée solide malgré une baisse des volumes (-2%) notamment en Europe et un recul des prix (-3%) dû à effet de change défavorable. Aussi bien ses ventes annuelles que trimestrielles sont meilleures qu'attendu, à respectivement 56,78 milliards de dollars et 13,91 milliards. La division agriculture (engrais, pesticides, etc.), en plein essor, a établi des ventes record, à 6,38 milliards, a précisé le groupe de chimie. Comparé à 2011, le chiffre d'affaires a reculé de 5%, affecté par l'Europe de l'Ouest (-4%) où Dow Chemical cherche à réduire son exposition. Ses principales activités en ont d'ailleurs pâti. Les ventes des matières plastiques ont reculé de 11% sur un an, celles des matières premières et énergie de 5,37%, et les revêtements de 4,19%. Le groupe a "pris des décisions tout au long de l'année pour résister à des conditions économiques volatiles. Parmi elles, une réduction des coûts structurels, et la fermeture d'environ 30 sites", a souligné son patron. Pour l'année en cours, le chimiste entend accélérer sa croissance dans l'agriculture et espère tirer profit de son avantage dans les matières premières pour doper son activité plastiques. "Dow devrait bénéficier des prix bas du gaz naturel" (produit de base pour la fabrication des plastiques et des engrais chimiques et fertilisants, estime l'analyste d'Investment U Mike Kapsch. "Des prix du gaz bas signifient que les coûts de production de Dow Chemical seront moins lourds, ce qui devrait lui permettre de gâter ses actionnaires", développe-t-il. Dow Chemical a augmenté de 34% le dividende qu'il va distribuer à ses actionnaires au titre de l'année passée. Karim H.