Le prix du pétrole a baissé, avant-hier à New York, miné par l'abondance de l'offre de brut aux Etats-Unis qui éclipsait de bons indicateurs en provenance de Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir, et la crainte d'un regain de tensions avec l'Iran. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a terminé à 95,72 dollars, perdant 11 cents par rapport à la veille sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 118,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en forte hausse de 1,66 dollar par rapport à la clôture de la veille. Il s'est hissé en cours d'échanges à 119,17 dollars, un sommet depuis le début mai 2012. Le marché du pétrole brut WTI est très bien fourni. Les stocks sont supérieurs de 9,6% à ce qu'ils étaient l'an dernier aux Etats-Unis et la production est en hausse de 22% aux Etats-Unis par rapport à il y a un an. Le prix du WTI n'a aucune raison d'augmenter, a remarqué Timothy Evans, de Citi. C'est pourquoi il ne s'inscrit pas dans le sillage du Brent, coté à Londres et qui s'affiche en hausse, a ajouté l'analyste. La tempête de neige qui frappait le nord-est des Etats-Unis a aussi pu influencer le prix du baril de WTI, puisque ce genre d'intempéries a tendance à diminuer la consommation de produits pétroliers en raison de l'annulation de vols aériens, de la baisse du trafic routier et des pannes électriques qui empêchent les chaudières de fonctionner, a indiqué M. Evans. L'humeur des investisseurs sur le marché américain a de plus été assombrie par la baisse surprise des stocks des grossistes américains, a ajouté David Bouckhout, de TD Securities. Le prix du WTI a aussi été affecté par un renchérissement de la monnaie américaine face aux autres devises, qui rendait moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Les cours du brut avaient pourtant débuté la séance à la hausse, stimulés par de bons chiffres sur le commerce extérieur de la Chine. Les exportations y ont en effet progressé en janvier de 25% sur un an en valeur, et les importations de 28,8%, témoignant selon les analystes de la robustesse de la reprise de l'activité du géant asiatique. Par ailleurs, la Chine a importé en janvier quelque 5,9 millions de barils de pétrole brut par jour, une hausse de 7,4% sur un an, de quoi rasséréner les opérateurs sur la vigueur de la demande énergétique du pays. Mais ce signe positif a surtout profité au Brent, selon M. Bouckhout, de TD Securities et a participé à l'élargissement de l'écart entre les prix du pétrole coté à Londres et celui coté à New York. Le baril avait aussi bénéficié en début de journée de la prime de risque géopolitique associée à la situation en Iran alors que les négociations avec Téhéran semblent au point mort, a remarqué Phil Flynn, de Price Futures Group. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a en effet opposé la veille une fin de non-recevoir à l'offre américaine de négociations directes sur le programme nucléaire controversé de l'Iran, au-lendemain de la confirmation par Washington du durcissement des sanctions internationales contre Téhéran. En Asie, le pétrole était en hausse vendredi en Asie après le rejet par l'Iran de la proposition américaine de négociations directes qui fait resurgir les craintes d'une perturbation des approvisionnements en brut en provenance de la région. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait 23 cents, à 96,06 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciait de 28 cents à 117,52 dollars.