Le désaccord entre la direction du complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba (AMA) et le syndicat d'entreprise autour de l'application des engagements signés antérieurement par les deux parties vient d'être porté devant l'inspection du travail, "Un groupe de travail a été formé du côté des pouvoirs publics et du côté d'Arcelor Mittal pour présenter au gouvernement dans les semaines à venir la meilleure feuille de route", pour augmenter les capacités de production d'El Hadjar (Annaba)", précise-t-on du côté de la direction. Il est vrai que plusieurs réunions périodiques se sont tenues jusqu'à présent entre la direction générale du complexe ArcelorMittal et le partenaire social, dans le cadre de la convention collective de l'entreprise, mais celles-ci n'ont pas abouti à une solution quant à l'application des accords en question. Et c'est ce qui a poussé donc le syndicat d'entreprise à saisir l'inspection du travail à propos de ce désaccord, tout en faisant savoir que la direction générale de l'usine a "refusé de se conformer aux engagements qu'elle a signés avec les représentants des travailleurs". Quant à la direction, elle prend acte de ce désaccord, et rappelle avoir "pris attache avec les structures locales de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) afin de procéder au renouvellement des sections syndicales au sein de l'usine". Mais, faut-il aussi préciser que la presse nationale a rapporté hier que l'Etat algérien s'apprête à prendre le contrôle d'El Hadjar, la même source précise qu'il "était encore prématuré de se prononcer sur cette question", puisque les discussions concernant cet aspect seront entamées cette semaine. Pour autant, la prise du contrôle d'El Hadjar par l'Etat "n'est envisageable que si ArcelorMittal ne parvient à apporter les financements nécessaires à ce plan de développement'', souligne cette source proche du dossier. D'autre part, selon une source à la direction du groupe à Annaba, le gouvernement et le numéro 1 mondial de la sidérurgie ArcelorMittal ont ouvert des négociations pour augmenter les capacités de production du complexe. Il est très utile de rappeler que l'année dernière, le complexe n'a produit que 580.000 tonnes d'acier, un volume de production qui reste encore loin de l'objectif des 700.000 tonnes arrêté par le groupe pour l'année écoulée. Les 66 jours d'arrêt de l'usine en 2012 ont pénalisé la filiale qui a produit au-dessous de ses capacités, indique-t-on. Actuellement, seul le complexe d'El Hadjar produit de l'acier en Algérie, en attendant l'entrée en production de deux autres usines, dont celle de Bellara (5 millions de tonnes/an) qui sera construite avec ''Qatar international'', une joint-venture formée par les groupes Qatar Steel et Qatar Mining. Faut-il également rappeler que le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba emploie quelque 5000 travailleurs pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes par an. Ainsi et pour atteindre l'autosuffisance en acier, dont l'importation lui coûte annuellement environ 10 milliards de dollars, l'Algérie s'est donc engagée par un plan pour redresser sa production en fédérant tous ses projets sidérurgiques autour de cet objectif stratégique. M. Arnaud Poupart-Lafarge, P-DG de la division produits longs Europe (LCE) du groupe au cours de sa visite de travail à l'usine d'Annaba aurait bien formulé jeudi dernier l'engagement d'ArcelorMittal à travailler sur le long terme en Algérie et à envisager avec le gouvernement algérien toutes les options stratégiques pour augmenter la production d'acier en Algérie. Seulement il ne faut pas oublier que l'Etat pourrait reprendre le contrôle du complexe, conformément à la règle 51/49" régissant l'investissement étranger en Algérie. Le complexe d'El Hadjar est détenu à 70% par ArcelorMittal et à 30% par l'Etat à travers Sider. Enfin, il est utile de noter que la cession des parts d'ArcelorMittal dans El Hadjar est une option probable au regard des difficultés financières auxquelles est confrontée la filiale algérienne d'ArcelorMittal, sauvée in extremis en 2012 d'une cessation de paiement grâce à un accord sur une ligne de crédit de 14 milliards de DA fourni par la Banque extérieure d'Algérie.