Il est intéressant de voir comment ces deux partis, jaloux de leur position de force politique majeure et soucieux de l'équilibre au sein du paysage politique national, peuvent, face aux défis qu'affrontent l'Algérie, se trouvent en situation de stagnation politico-organique. La montée des périls à l'intérieur du FLN et du RND depuis quelque temps et l'attitude des plus ambiguës observée par les deux camps opposés à l'égard d'une division inquiétante de leurs rangs respectif, ne cache pas qu'elle profite à certains de favoriser leur maintien dans cette querelle dont d'aucuns exploitent à fond comme motivation supplémentaire pour chercher à déstabiliser plus le climat politique. La grave détérioration dont ils font l'objet ne peut être sous-estimée. Les conséquences peuvent en effet affecter leur avenir et leur stabilité. La persistance de deux camps respectifs au sein du FLN et du RND nettement opposés l'un à l'autre et qui ont coutume à ne point se mettre en accord, est un phénomène malheureux. Chacun des protagonistes cherche les éléments susceptibles de définir les tactiques et d'atteindre la stratégie qui lui convient pour le remplacement successif de Ouyahia au RND et de Belkhadem au FLN. L'un démissionnaire de son propre gré et l'autre destitué par les membres du Comité central. En effet, un combat sans merci oppose un certain nombre de prétendants qui prennent d'ores et déjà leurs marques pour la guerre de succession. C'est donc, pour tout le monde au FLN et au RND, le retour à la case départ. A partir de ce constat, chacun des deux clans se débrouille pour s'imposer. Et tout se passe comme si tous les coups étaient bons. Le pays même, au regard de la conjoncture qui prévaut dans la région, de la situation internationale, n'a pas besoin de ces " appétits " politiques. C'est dire combien le FLN et le RND, deux partenaires de l'Alliance présidentielle et deux acteurs incontournables de soutien au programme politique du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, doivent limiter leur querelle interne respective afin de ne pas porter atteinte à l'ensemble de l'édifice. Il y a lieu en ces moments difficiles que les uns et les autres, avec sincérité et loyauté, s'attachent à la recherche d'une solution à leurs " obstacles " internes, une solution à la fois réaliste, pragmatique et conforme aux intérêts de leur formation et du pays. Les deux partis sont plus concernés par l'instauration d'un véritable climat social, mais action politicienne y oblige, ils se trouvent dans l'œil du cyclone. Les faits en question relativisent les chances de " paix politico-organique " au sein des deux partis. Ils mettent à jour l'étroitesse des marges de manœuvre qui lézardent le consensus recherché. D'autant que les deux partis se heurtent à d'autres obstacles, notamment à des têtes de proue qui ont quitté leurs rangs et qui veulent revenir sur la scène à la faveur de ces difficultés. Il reste à espérer que, face à des clans aux pratiques souvent bornées et vengeresses, l'ensemble des composantes humaines de ces deux formations saura abandonner ses querelles intestines secondaires et trouver un terrain d'entente efficace et convaincant pour sauver ce qui reste à sauver afin qu'ils gardent leurs liens privilégiés avec la société. En effet, aujourd'hui, l'on devrait prendre conscience que l'autarcie ne paie pas. Le fait du jour, l'actualité régionale et internationale, devrait illustrer la capacité de ces deux partis nationalistes et démocratiques à maîtriser leur destin et qu'ils cessent d'être dominés par des forces internes qui ne servent que leurs intérêts personnels. L'avenir de cette expérience démocratique en cours en Algérie recommande au FLN et au RND de lui donner un nouveau souffle.