Le groupe d'industrie lourde, de centrales électriques et d'équipements aérospatiaux japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a fait état cette semaine d'un bond de 52,5% de son bénéfice net à l'issue des trois premiers trimestres de l'exercice 2012-2013, malgré des marges opérationnelles rétrécies. A la fin des neuf premiers mois de l'année budgétaire, le groupe a dégagé un gain net de 49,9 milliards de yens (475 millions d'euros), ce qui, couplé au recul du yen, l'a conduit à élever à 70 milliards de yens contre 50 sa prévision de résultat net annuel. Dans le même temps, MHI a fait part d'un changement de P-DG qui interviendra en avril, selon un processus habituel dans les grosses entreprises nippones. C'est la deuxième fois de suite que MHI procède à une révision positive de ses résultats, pour viser désormais un objectif de bénéfice net quasi égal au triple de celui de l'année précédente. MHI s'attend en outre à un gain d'exploitation de 145 milliards de yens, contre 130 milliards attendus auparavant, soit 29,5% de plus sur un an. Son estimation de chiffre d'affaires est pour sa part maintenue à 3 000 milliards de yens (+6,3% sur un an). Durant les neuf mois écoulés, MHI a encaissé un chiffre d'affaires de 1 973,4 milliards de yens, en hausse de 0,7% sur un an, grâce à des rentrées plus importantes dans diverses activités. Son bénéfice d'exploitation a en revanche baissé de 20% sur un an à cause du report sine die de la remise en service d'installations nucléaires au Japon et de la baisse des prix de vente d'équipements de centrales thermiques. Près de deux ans après l'accident nucléaire de Fukushima (nord-est du Japon), 48 des 50 réacteurs du pays restent arrêtés en raison de nouvelles mesures de sécurité exigées par les autorités avant de les autoriser à redémarrer. Quant à l'augmentation du profit net, elle provient en grande partie de gains de changes. MHI, qui fabrique les ailes du Boeing 787, a indiqué avoir livré en neuf mois à l'avionneur américain la voilure pour 36 appareils de ce type, soit le double du volume fourni un an auparavant dans le même laps de temps. Dans les documents publiés, MHI n'a cependant rien dit de l'éventuel impact sur ses activités des difficultés rencontrées par cet avion qui continue certes d'être assemblé mais n'est plus livré du fait de son interdiction de vol en attendant la confirmation de la sûreté de ses batteries. Toutefois, un responsable a indiqué à la presse que pour le moment, il n'y avait pas de changement dans le calendrier de production de MHI. Une conférence de presse de l'actuel P-DG, Hideaki Omiya, et de son successeur en avril, Shunichi Miyanaga, est prévue plus tard dans la journée.