Le milliardaire américain Warren Buffett, a renoué avant-hier, avec les méga-acquisitions, qu'il avait suspendues le temps de la crise, en s'emparant des mythiques ketchups Heinz, au terme de l'une des opérations les plus importantes de l'histoire de l'agroalimentaire. La holding de la troisième fortune mondiale, Berkshire Hathaway, associée au fonds d'investissement brésilien 3G Capital, va racheter l'entreprise fondée en 1869 à Pittsburgh (nord-est des Etats-Unis) sur la base d'une valorisation (dette comprise) de 28 milliards de dollars. Selon les termes de cet accord, présenté comme définitif et qui a été approuvé à l'unanimité par le conseil d'administration de Heinz, les deux acheteurs vont verser 72,50 dollars par action de leur cible. Ce prix représente une prime de 20% par rapport au cours de clôture de l'action Heinz la veille (60,48 dollars). La holding du milliardaire apportera entre 12 et 13 milliards de dollars en numéraire, et le fonds 3G 4,5 milliards de dollars, a précisé M. Buffett, sur la chaîne de télévision financière CNBC. Les nouveaux acheteurs espèrent finaliser la transaction au troisième trimestre. C'est mon style d'opération et mon style de partenaire, s'est réjoui Warren Buffett, dont la fortune personnelle est estimée à 44 milliards de dollars, soulignant que le roi du ketchup dispose de marques fantastiques. La H.J. Heinz Company produit du ketchup et des sauces (dont la sauce Lea & Perrins), des snacks, des conserves et des aliments pour bébés. Elle se porte bien. L'an dernier, Heinz a réalisé un bénéfice net de 923,1 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 11,6 milliards de dollars. Le groupe, qui a une forte présence internationale, emploie 32 000 personnes dans le monde. Sa capitalisation boursière était de 19,4 milliards à la clôture de la Bourse merla veille. Buffett est reparti à la pêche à la baleine M. Buffett, a toujours indiqué qu'il était prêt à racheter une bonne entreprise à un bon prix et au moment opportun. Fin octobre, il assurait être dans les starting-blocks pour effectuer une grosse acquisition, fort d'un trésor de guerre de 40 milliards de dollars. Nous allons avoir besoin d'une bonne performance dans nos activités et de plus de grosses acquisitions. Nous sommes prêts. Notre fusil à éléphants est chargé et j'ai le doigt sur la gâchette, écrivait-il à ses actionnaires. Warren Buffett, a encore pêché la baleine aujourd'hui, a commenté l'analyste Jon C. Ogg sur le site 247wallst.com, en faisant remarquer que l'investisseur le plus respecté des Etats-Unis renouait ainsi avec les méga acquisitions. D'autant que les deux associés ne comptent pas s'arrêter là. Heinz pourrait être le point de départ pour réaliser de nouvelles acquisitions, a laissé entendre M. Buffett. Le fonds 3G capital est aussi l'actionnaire majoritaire de la chaîne de fast-food Burger King. Le siège du roi du ketchup va rester à Pittsburgh, une fois la transaction finalisée. L'opération doit encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence et des actionnaires du groupe agroalimentaire, dont l'une des héritières est mariée au nouveau secrétaire d'Etat américain John Kerry.