Les Bourses européennes ont clôturé la semaine sans grand relief, dans l'attente des conclusions de la réunion du G20 à Moscou en se montrant également préoccupées par la publication de plusieurs indicateurs économiques contrastés aux Etats-Unis. "Pour l'instant, aucune grande surprise ne sort du G20, ce qui a peu d'impact sur le marché", a souligné Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,74% La Bourse de Paris a terminé en légère baisse (-0,25%). L'indice CAC 40 a perdu 9,23 points à 3 660,37 points, dans un volume d'échanges de 3,084 milliards d'euros. Il avait déjà lâché 0,78% la veille. Parmi les valeurs, PPR s'est illustré en tête du CAC 40 (+7,63% à 172,00 euros), dopé par les résultats pour 2012, les perspectives encourageantes sur 2013 et la stratégie du groupe de se désengager totalement de la distribution. Le marché parisien a été affaibli par le recul des valeurs bancaires, à l'image de BNP Paribas (-1,59% à 46,01 euros), Crédit Agricole (-2,73% à 7,19 euros) et Société Générale (-1,36% à 29,99 euros). La Bourse de Londres a clôturé à l'équilibre. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 0,90 point ou 0,01% par rapport à la clôture de la veille, à 6 337,07 points. Le groupe de télévision ITV a fini en tête de l'indice, avec une hausse de 3,17% à 117 pence, après une recommandation positive de courtier. Anglo American a pour sa part pris 1,29% à 2 039 pence. Plombé par la hausse des coûts du gisement de fer Minas-Rio au Brésil et les violentes grèves en Afrique du sud, le géant minier est tombé profondément dans le rouge en 2012 mais a affiché sa confiance pour 2013 moins de deux mois avant l'arrivée de son nouveau patron. Le secteur de la distribution a en revanche terminé sous pression, à l'image de Tesco (-1,57% à 364,7 pence) ou Sainsbury (-1,43% à 331 pence). Francfort a terminé en baisse. A la clôture, l'indice Dax a cédé 0,49% à 7 593,51 points. L'indice des valeurs moyennes MDax, bien plus dynamique ces derniers temps que celui des principales valeurs, est parvenu à grignoter 0,16% à 12 964,25 points. Aux deux extrêmes de l'indice vedette ont figuré le chimiste Lanxess, qui s'est adjugé 3,46% à 66,42 euros, et l'opérateur télécoms Deutsche Telekom, qui a chuté de 3,27% à 8,19 euros. Sur le MDax, Puma a gagné 0,78% à 234,05 euros, alors que son actionnaire majoritaire, le français PPR, a fait mieux qu'attendu en 2012 malgré le recul des bénéfices de l'équipementier sportif allemand dévoilé la veille. Le numéro un allemand du câble Kabel Deutschland est retombé de 2,17% à 68,44 euros, après avoir bondi lors des deux dernières séances, le Financial Times ayant affirmé que le britannique Vodafone envisageait de le racheter. Le FTSE Mib de la Bourse de Milan a clôturé en baisse de 0,33% à 16 490 points. Le constructeur Finmeccanica, dont le patron Giuseppe Orsi, incarcéré pour corruption, a annoncé sa démission, a terminé sur une nouvelle chute de 4,13% à 3,99 euros. Telecom Italia est également demeuré sous pression, cédant 2,30% à 0,6155 euro en clôture. La Bourse suisse a terminé dans le vert, l'indice SMI de ses valeurs vedettes clôturant en hausse de 0,25% à 7 500,57 points. Le laboratoire de biotechnologie Actelion s'est apprécié de 2,82% à 47,72 francs suisses, après avoir déjà grimpé la veille à la suite de la publication de ses résultats annuels. Transocean, le titre le plus volatil de l'indice, a cédé 3,19% à 51,65 francs suisses. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,69% à 343,45 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe de prospection géologique pour l'industrie pétrolière, gazière et minière Fugro, qui a perdu 3,14% à 37,43 euros, et par le géant de l'électronique Philips, qui a lui perdu 3,03% à 21,94 euros. L'assureur Aegon, qui a publié un bénéfice net presque doublé, a lui clôturé en hausse de 5,14% à 5,17 euros. La Bourse de Bruxelles a fini en baisse, à 2 535,88 points (-0,45%). C'est le chimiste Solvay qui fait figure de lanterne rouge de l'indice Bel-20, avec une baisse de 4,87% à 111,45 euros, au lendemain de la publication de résultats annuels pourtant solides et conformes à ses attentes. La principale hausse de la journée a été enregistrée par le groupe pharmaceutique UCB, qui a gagné 1,73% à 41,72 euros. Lisbonne a clôturé en baisse de 0,71% à 6 126,19 points, pénalisée notamment par l'un de ses principaux poids-lourds, Portugal Telecom qui a perdu 1,90%. L'indice PSI-20 a également été tiré vers le bas par le papetier Altri, plus mauvaise performance de la séance, en recul de 2,10% et le groupe pétrolier Galp qui a cédé 1,22%. La majorité des valeurs bancaires ont également terminé dans le rouge. La Banif a perdu 2,19%, la BES 0,59%, la BPI 0,31% tandis que la BCP est restée inchangée. Madrid a terminé en baisse de 1,18% à 8150,2 points, dans un marché marqué par une chute des grands groupes espagnols, inquiet dans l'attente des résultats du sommet du G20. Les grandes banques ont toutes terminé dans le rouge: Santander, première banque en zone euro par la capitalisation boursière, a perdu 1,41% à 5,894 euros, BBVA a reculé de 0,92% à 7,526 euros et CaixaBank de 0,94% à 2,94 euros. Hors de l'Ibex-35, Bankia a poursuivi sa plongée, terminant la semaine en baisse de 17,80% à 0,337 euro. Les grands groupes espagnols ont eux aussi accusé de mauvaises performances, Telefonica perdant 2,03% à 9,748 euros, Repsol reculant de 2,66% à 15,38 euros et Iberdrola chutant de 3,31% à 3,686 euros. Wall Street penche pour la prudence après une salve d'indicateurs américains Wall Street a terminé sans direction franche avant-hier, les investisseurs se plaçant en retrait à l'orée d'un week-end prolongé et dans l'attente de l'issue d'une réunion du G20 à Moscou: le Dow Jones a grappillé 0,06% tandis que le Nasdaq a lâché 0,21%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 8,37 points à 13 981,76 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 6,63 points à 3 192,03 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a reculé de 0,10% ou 1,59 point à 1 519,79 points. Malgré des données économiques qui laissent entrevoir une modeste croissance, le marché s'inscrit dans la tendance à la prudence de la semaine, a remarqué Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. L'activité manufacturière de la région de New York s'est notamment redressée après avoir reculé pendant six mois d'affilée et le moral des ménages s'améliore aux Etats-Unis, selon un indice de confiance des consommateurs américains de février. Un léger recul de la production industrielle dans le pays en janvier a toutefois assombri le tableau. Mais à l'orée d'un week-end prolongé, lundi étant férié aux Etats-Unis à l'occasion du President's day, les investisseurs ne sont tout simplement pas très motivés, a souligné M. Cardillo. Seul événement catalyseur de la journée, selon Art Hogan de Lazard Capital Market: la propagation sur le marché en deuxième partie de séance de rumeurs sur un courriel envoyé par un cadre du géant de la distribution Wal-Mart faisant état de ventes très décevantes début février. Le groupe, qui doit diffuser ses résultats le 21 février, a très rapidement envoyé un communiqué rappelant qu'il était fréquent de voir des communications internes qui ne sont pas vraiment correctes, qui manquent de contexte et représentent des opinions personnelles.Cela n'a pas empêché l'action de chuter d'un coup dans un marché où tout mouvement était amplifié par le peu de volumes échangés, et de reculer de 3,8% avant de se reprendre, a souligné M. Hogan. Elle a emmené dans son sillage le Dow Jones, dont Wal-Mart est membre, et le reste du marché. Les investisseurs se sont aussi mis sur la réserve en attendant le communiqué qui sera diffusé à la fin de la rencontre des dirigeants du G20 à Moscou, ont noté les analystes de Charles Schwab. Les ministres des Finances des principaux pays riches et émergents doivent notamment évoquer les questions de change, après les inquiétudes déclenchées par la récente chute du yen. Tokyo clôture en baisse de 1,18%, le yen remonte avant le G20 La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en nette baisse de 1,18%, à cause d'une remontée du yen avant la réunion des grands argentiers du G20 qui devraient parler taux de changes. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 133,45 points à 11 173,83 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé encore davantage, lâchant 1,31%, ou 12,47 points, à 942,41 points. L'activité a été extrêmement intense, avec 4,51 milliards d'actions échangées sur le premier marché. La cote a évolué en suivant les ondulations du niveau du yen face au dollar et à l'euro. La devise japonaise s'est montrée dans l'ensemble assez ferme, reprenant un peu de terrain face aux principales devises, aussi la Bourse a-t-elle évolué dans le rouge. Les investisseurs, qui sont revenus en masse à la Bourse de Tokyo depuis trois mois, restent néanmoins attentifs à chaque soubresaut de la devise japonaise, aussi ont-ils recommencé à vendre avant-hier au vu du rebond du yen. Comme souvent en pareil cas, les constructeurs d'automobiles, sensibles aux mouvements du yen, ont figuré parmi les principales victimes: Toyota a freiné de 1,87% à 4 725 yens, Honda de 1,57% à 3 455 yens et Fuji Heavy Industries (marque Subaru) de 1,72% à 1258 yens. Nissan est resté toutefois quasi stable, s'effritant de 0,11% à 932 yens. Même cause et même punition pour les fabricants d'électronique: Sony a abandonné 1,87% à 1 313 yens, Panasonic 0,89% à 665 yens et Sharp 3,96% à 315 yens. Le brasseur Kirin Holdings a chuté de 4,87% à 1 171 yens, après avoir annoncé une prévision de bénéfice net pour 2013 qui a déçu le marché. Le constructeur de deux-roues et d'équipements nautiques Yamaha Motor a encore perdu de son côté 5,67% à 1 064 yens, continuant de souffrir de la publication d'un profit net en repli de 72% en 2012.