Selon l'Office National des Statistiques (ONS), les chefs d'entreprises, tous secteurs confondus, prévoient une hausse de l'activité industrielle, de la demande et une stabilité des prix de vente, ainsi qu'une meilleure perspective de leurs trésoreries, pour les mois à venir. Lors de cette enquête d'opinion réalisée durant le 3ème trimestre 2012 par l'ONS, et qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle, les chefs d'entreprises ont également préconisé une meilleure perspective de leurs trésoreries, alors que les industriels du secteur public prévoient une baisse de leurs effectifs, malgré une augmentation enregistrée durant le 3ème trimestre de 2012. Après avoir enregistrée une amélioration en 2011, l'activité industrielle dans le secteur public a poursuivi sa tendance baissière entamée dès le 2ème trimestre de l'année dernière, contrairement à celle du secteur privé, en hausse durant la même période. Comme en témoignent les chiffres, 90% des entreprises publiques de production et l'ensemble des PME privées ont utilisé leurs capacités de production à plus de 50%. L'enquête relève par ailleurs que le niveau d'approvisionnement en matières premières est supérieur aux besoins exprimés selon près de 88% des industriels privés. Il reste cependant inférieur aux besoins pour près de 40% de ceux du public. Toujours selon cette enquête qui a touché 740 entreprises dont 340 publiques et 400 privées, près de 50% du potentiel de production du secteur public ont connu des ruptures de stocks, causant des arrêts de travail allant jusqu'à 30 jours pour 98% des concernés. Aussi, il est fait état de plus de 20% des industriels publics et prés de 97% de ceux du privé qui ont enregistré des pannes d'électricité ayant provoqué des arrêts de travail, allant jusqu'à 12 jours pour la majorité des entreprises. En revanche, les patrons des deux secteurs ont déclaré que l'approvisionnement en eau a été suffisant durant la même période, relevant par ailleurs une stabilité de la consommation d'énergie pour les représentants du secteur public et une augmentation selon ceux du secteur privé. La demande en produits fabriqués a poursuivi sa hausse durant le 3ème trimestre 2012 selon les entreprises publiques et reste de moindre ampleur selon celles du secteur privé. L'on relève par ailleurs que près de 40% des chefs d'entreprises publiques et plus de 93% du secteur privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues. Environ 90% des industriels publics et 96% de ceux du privé ont déclaré également avoir des stocks de produits fabriqués, situation jugée "anormale" par près de 67% des concernés publics et 76% de ceux du privé. Par rapport à la question des effectifs, relève encore l'enquête, ils ont augmenté, notamment chez le public, en raison de nouvelles capacités de production, de la hausse du volume des commandes et de l'amélioration des conditions de production. Aussi, apprend-on, près de 15% des chefs d'entreprises des deux secteurs jugent que le niveau de qualification du personnel reste insuffisant et près de 25% des patrons déclarent avoir trouvé des difficultés à recruter surtout le personnel d'encadrement, de maîtrise et d'exécution. Plus de 60% des chefs d'entreprises publiques ont pourtant affirmé pouvoir produire davantage en embauchant du personnel supplémentaire et prés de l'ensemble de celles du privé ont déclaré le contraire. Au volet social, près de 63% des entreprises publiques et seulement 2% de celles du privé ont enregistré des arrêts de travail en raison des conflits sociaux, supérieurs à 12 jours pour l'ensemble des concernés du secteur public. Il est relevé d'un autre côté que durant le 3ème trimestre 2012, la trésorerie des entreprises est jugée mauvaise selon près de 30% des gestionnaires du secteur public, mais reste bonne selon 89% de celles du privé. L'enquête note, cependant, que l'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement des emprunts et la rigidité des prix continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises. Et c'est ainsi que près de 44% du potentiel de production du secteur public et près de 7% de celui du privé ont eu recours à des crédits bancaires. Cependant, plus de 29% des premiers et plus de 3% des seconds ont trouvé des difficultés à les contracter, confirment les enquêtés. Enfin, l'enquête de l'ONS précise que 70% des chefs d'entreprises publiques et plus de 98% de celles du privé ont déclaré pouvoir produire davantage en renouvelant l'équipement et sans embauche de personnel, ce qui éclaire, un tant soit peu, cette capacité de relever le niveau de production.