Synthèse de Rami Narimène Les prix du pétrole ont ouvert en hausse hier, portés par un regain d'appétit pour le risque chez des courtiers encouragés par de bons indicateurs économiques mondiaux, et par la baisse du dollar qui rendait les achats de brut américain plus attractifs. Vers 14H25 GMT, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars gagnait 34 cents à 96,28 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). «De bons chiffres économiques cette semaine ont dopé les attentes du marché d'une demande mondiale (de brut) en hausse», ce qui provoque un rebond des prix, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Outre l'annonce jeudi, d'une forte accélération de la production manufacturière chinoise en janvier, les Etats-Unis ont enregistré une chute des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, qui sont tombées à leur plus bas niveau en cinq ans. En Allemagne, le baromètre Ifo sur la confiance des entrepreneurs du pays s'est hissé en janvier à son meilleur niveau depuis sept mois, ce qui rassurait les investisseurs sur la santé de la première économie de la zone euro. D'autre part, les niveaux élevés de remboursement de prêts accordés par la Banque centrale européenne (BCE) au secteur bancaire européen favorisait une hausse de l'euro face au dollar, qui chutait à des niveaux plus vus depuis 11 mois face à la devise européenne, a noté Matt Smith, de Schneider Electric. Cela accentuait le rebond des cours du brut, la baisse du billet vert rendant plus intéressants les achats de matières premières libellées en dollars pour les acquéreurs munis d'autres devises. Le marché continuait aussi à surveiller les derniers développements sur l'oléoduc Seaway, qui transporte le brut stocké à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (Oklahoma, sud), vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique. L'opérateur de Seaway a affirmé mercredi, que ses volumes, représentant environ 400 000 barils par jour depuis de récents travaux d'agrandissement, allaient être considérablement réduits. Or les réserves de Cushing, où est stocké le brut texan qui sert de référence au WTI, ont atteint récemment des niveaux records, une abondance qui pèse depuis plusieurs mois sur les cours du baril à New York. Pour Andy Lipow, cette réduction du volume de brut transporté par l'oléoduc était cependant «provisoire» et due en partie à divers problèmes logistiques rencontrés dans l'acheminement du pétrole vers les raffineries de la côte. En outre, l'une des raffineries accueillant ce pétrole, Phillips 66, située à Sweeny (Texas, sud) est en opération de maintenance, et a temporairement réduit sa demande en brut, ce qui a forcé l'opérateur de l'oléoduc Seaway à réduire le volume, a expliqué M. Lipow. Selon lui, la situation pourrait se normaliser dès fin janvier.