Le pétrole a terminé en légère baisse, avant-hier, à New York, plombé par des prises de bénéfices après une nette hausse la veille, en l'absence d'indicateurs économiques de poids susceptibles de donner un coup de fouet au marché du brut. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février s'est replié de 26 cents, à 93,56 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a fini à 110,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) en baisse de 1,25 dollar par rapport à la clôture de la veille. Les courtiers sont confrontés à une situation où le marché est bien trop acheté et aucune nouvelle n'a semblé en mesure de refaire partir le marché à la hausse, a noté Robert Yawger, de Mizuho Securities, rappelant que les prix du WTI ont atteint un record sur plusieurs mois hier, à 94,70 dollars en cours d'échanges. Les prix du pétrole avaient été dopés la veille par les chiffres bien meilleurs qu'attendu du commerce extérieur chinois, de bon augure pour la demande en brut du deuxième consommateur mondial. En outre, le brut a été soutenu, avant-hier, par la baisse du dollar, dans lequel sont libellés ses prix, ce qui le rendait plus intéressant pour les acheteurs munis d'autres monnaies. Mon impression est que les investisseurs se rendent compte que le marché est bien approvisionné, et qu'ils procèdent à des prises de bénéfices après une solide performance des trois dernières semaines, a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Selon lui, les cours des produits pétroliers auraient dû être bien plus faibles cette semaine, sachant que les chiffres des réserves de brut aux Etats-Unis ont montré une forte hausse du brut, et surtout de l'essence et des produits distillés mercredi. D'autre part, les hésitations et les faiblesses de Wall Street, dans un contexte d'indicateurs mondiaux contrastés et de signes décourageant les attentes de nouvelles mesures de stimulation de l'économie en Chine, ont emporté le brut dans leur sillage, a ajouté M. Yawger. Le recul des cours était cependant limité, selon l'analyste, par la nouvelle de la remise en route, avant-hier, de l'oléoduc Seaway, qui transporte le brut stocké à Cushing (principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud)) vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique, après des travaux d'accroissement de ses capacités. Les réserves d'or noir à Cushing, qui ont atteint plus tôt cette année des niveaux record, abritent le brut texan servant de référence au WTI, et l'abondance de ces stocks pénalise depuis plusieurs mois les cours du baril à New York. En outre, des informations faisant état d'une baisse de plus de 5% en décembre de la production de pétrole de l'Arabie saoudite, le premier pays exportateur de brut au monde, à environ 9 millions de barils par jour, apportaient également un peu de soutien aux prix. Le marché restait cependant prudent avant la sortie des chiffres officiels, la semaine prochaine, à l'occasion de la publication du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). En Asie, le pétrole était mitigé dans les échanges matinaux, sous l'effet de prises de bénéfices après la hausse des cours due aux bons chiffres du commerce extérieur chinois, ont indiqué des courtiers. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février s'appréciait de 10 cents, à 93,92 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance lâchait 18 cents, à 111,71 dollars.