Les prix du pétrole ont clôturé proches de l'équilibre avant-hier, marquant une pause après plusieurs semaines de hausse dans un marché plus optimiste pour la demande mondiale d'or noir et soutenu par la baisse du dollar qui rendait les achats de brut américain plus attractifs. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a lâché 7 cents à 95,88 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a fini à 113,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), parfaitement stable par rapport à sa clôture la veille. Après plusieurs semaines de progression, le marché a été assez calme aujourd'hui et en dépit de quelques mouvements de hausse, la semaine a terminé dans une fourchette étroite par rapport à la semaine dernière, a commenté Bill Baruch, de iiTrader. Le brut a connu (avant-hier) un mouvement de consolidation, après avoir été porté par une nette tendance haussière dans un contexte économique mondial plus encourageant, a-t-il continué. De bons chiffres économiques cette semaine ont dopé les attentes du marché d'une demande mondiale (de brut) en hausse, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, et ont aidé les prix du brut à se maintenir à des niveaux élevés. Outre l'annonce la veille d'une forte accélération de la production manufacturière chinoise en janvier, les Etats-Unis ont enregistré une chute des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, qui sont tombées à leur plus bas niveau en cinq ans. En Allemagne, le baromètre Ifo sur la confiance des entrepreneurs du pays s'est hissé en janvier à son meilleur niveau depuis sept mois, ce qui rassurait les investisseurs sur la santé de la première économie de la zone euro. D'autre part, la décision de certaines banques européennes de rembourser par anticipation plus du quart d'un prêt que la Banque centrale européenne (BCE) leur avait accordé fin 2011 favorisait une hausse de l'euro face au dollar, qui chutait à des niveaux plus vus depuis 11 mois face à la devise européenne, a noté Matt Smith, de Schneider Electric. Cela soutenait les cours du brut, la baisse du billet vert rendant plus intéressants les achats de matières premières libellées en dollars pour les acquéreurs munis d'autres devises. Dans ce contexte, les opérateurs ont fait peu de cas de l'annonce la veille d'une hausse plus forte qu'attendu des réserves hebdomadaires de brut aux Etats-Unis. Le marché a également continué à surveiller les derniers développements sur l'oléoduc Seaway, qui transporte le brut stocké à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud), vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique. L'opérateur de Seaway a affirmé, mercredi dernier, que ses volumes, représentant environ 400 000 barils par jour depuis de récents travaux d'accroissement, allaient être considérablement réduits en raison de problèmes aux points de livraison. Or les réserves de Cushing, où est stocké le brut texan qui sert de référence au WTI, ont atteint récemment des niveaux record, une abondance qui pèse depuis plusieurs mois sur les cours du baril à New York. Pour Andy Lipow, cette réduction du volume de brut transporté par l'oléoduc est cependant provisoire et la situation pourrait se normaliser, selon lui, dès fin janvier. En Asie, le pétrole s'affichait en baisse dans les échanges matinaux, sous l'effet de prises de bénéfices après les gains enregistrés la veille grâce à la publication d'une salve d'indicateurs économiques encourageants aux Etats-Unis, en Chine et en Europe. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars perdait 7 cents, à 95,88 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 15 cents, à 113,13 dollars.