L'Algérie est pressée. Elle veut rattraper le temps perdu, notamment dans le secteur du BTPH. Pourquoi ce secteur plus particulièrement ? D'abord, on connaît le déficit en logements. Le déficit en question est dû au fait que dans les premières années de l'Indépendance, la priorité était pour le développement, pour l'emploi, pour donner aux Algériens un revenu qui provient du travail. Un déficit également en infrastructures routières et en matériaux de construction. Ce dernier domaine a pourtant été une préoccupation prise en charge par les pouvoirs publics. Les infrastructures routières étaient également en fort déficit, eu égard aux besoins exprimés par l'économie. Aujourd'hui, il se ressent le besoin pressant de tout réaliser. Le programme mis en œuvre est gigantesque par ses ambitions et par l'effort financier qui lui est consacré. Une autoroute Est-Ouest, une route qui va rejoindre les pays voisins du sud du Sahara, l'amélioration des routes à l'intérieur des wilayas et des bretelles d'accès aux autoroutes conformément aux besoins exprimés par la nouvelle stratégie de développement, placent bien sûr l'Algérie dans la situation où elle se doit de réunir les conditions pour y parvenir. Mais, il y a cependant des problèmes à résoudre. Le premier est celui de la main-d'œuvre spécialisée. Le système de formation a beaucoup investi dans la formation de niveau supérieur, c'est-à-dire les ingénieurs, architectes, certes indispensables, mais il a été occulté les besoins de formation en main-d'œuvre qualifiée tels les maçons, les coffreurs, c'est-à-dire les métiers du bâtiment. Et pourtant, ce ne sont pas les centres de formation professionnelle qui font défaut, mais les besoins n'étaient pas assez appréhendés en fonction de projets de grande ambition. Autant donc les besoins en formation n'étaient pas anticipés, autant les besoins en production de matériaux de construction n'étaient pas non plus anticipés, car qui pouvait anticiper sur un programme de développement aussi grandiose ? Il s'exprime également un problème de financement. Des pays renommés dans les domaines liés au BTP ont manifesté leur volonté d'investir en Algérie. La Chine y est déjà avec ses travailleurs nationaux, formant la première population étrangère en Algérie depuis l'ouverture de l'économie. Des cimenteries dont le capital est détenu par des sociétés étrangères, le groupe Orascom plus particulièrement, vont augmenter les capacités de production pour diminuer le taux d'importation.