Photo : Fouad S. Les Italiens vont tenir leurs prochaines journées économiques et culturelles, qui auront du 4 au 7 octobre à Oran, avec un programme dense qui reflète «tout le potentiel de la région notamment dans les domaines du lait et de la pêche», explique l'ambassadeur italien, M. Gianpaolo Cantini dans une conférence de presse. Cette manifestation économique sera l'occasion de parler des relations algéro-italiennes, vues côté algérien d'abord par un universitaire algérien, M. Belkacemi Boualem, ensuite par l'ambassadeur italien à Alger qui promet «un regard sur les forces profondes dans les relations entre les deux pays de la rive méditerranéenne». Mais le diplomate nous rassure déjà : «ces relations sont tout à fait excellentes», l'Italie est passée à la troisième position en tant que fournisseur de notre pays après la France et la Chine en 2008 mais retrouvera sa seconde place durant le premier semestre de cette année. Elle résorbe du coup son déficit commercial avec l'Algérie (en raison de la chute des prix des hydrocarbures) ce qui conforte le directeur du commerce extérieur italien, M. Samuel Porsa. On ne semble pas s'arrêter là puisque nos partenaires outre- Méditerranée renouvellent leur intérêt pour le marché algérien tout en se défendant ue les journées d'Oran constituent «une mission de prospection» des opérateurs italiens. Les responsables veulent surtout nous démontrer que l'Algérie «n'est pas Alger uniquement» ce qui veut dire une décentralisation des rencontres d'affaires. D'ailleurs, l'Oranie, qui est considérée par les Italiens comme «un deuxième pôle de croissance», a d'autres arguments, elle est aussi une «région en pleine dynamique», selon M. Matteo Cristopharo, chargé des questions économiques à l'ambassade d'Italie. La présence des entreprises de ce pays est importante pas uniquement dans le domaine de l'énergie mais aussi dans les infrastructures, le BTPH et surtout la filière lait où il y a, semble-t-il, «une expérience locale très intéressante». Ainsi les Italiens, qui ont déjà organisé des journées similaires pour le plastique et l'huile d'olive, voudraient aider les Algériens, comme c'est «le vœu du gouvernement», précise-t-il, «à contenir le volume d'importation de cette matière». Les travaux de ces journées comportent des rencontres avec des opérateurs locaux et des responsables des infrastructures dont le bâtiment et les travaux publics. Celles-ci seront suivies par une mission d'opérateurs de PME italiennes pour répondre aux besoins qui auront à s'exprimer. 140 ENTREPRISES ITALIENNES ACTIVENT EN ALGÉRIE CONTRE 80 EN 2004 Les Italiens sont apparemment très satisfaits et veulent rester «un acteur de la reconstruction et de la relance de l'économie de l'Algérie», pour reprendre le directeur du commerce italien. Ce dernier nous donne rendez-vous pour le prochain salon international des travaux publics où «la présence des entreprises italiennes sera massive», ajoute M. Porsa. Bien que l'Italie jouit d'une «bonne expertise internationale dans le domaine des infrastructures», la concurrence et l'agressivité chinoises leur donnent du fil à retordre en raflant la plupart des marchés actuellement, s'inquiète le directeur du commerce italien qui met en exergue «leur bonne offre financière». C'est «une nouvelle donne», disent-ils, qui donne à réfléchir et dont il faudra tenir compte car «elle s'exerce aussi dans d'autres pays d'Afrique» où les entreprises chinoises ont remporté plusieurs projets. L'ambassadeur italien rappelle l'expérience et le savoir-faire que les entreprises italiennes ont mis dans la construction du port de Djendjen, dans les années 80, des divers viaducs, de segments du rail algérien… Questionné enfin ur les nouvelles mesures édictées récemment dans le domaine des investissements en Algérie, M. Gianpaolo Cantini reconnaît que les PME italiennes ont une certaine «flexibilité qui leur permet de s'adapter à l'évolution». Les Italiens ont «fort intérêt» à investir le marché algérien qui se caractérise par «sa forte densité», ajoute-t-il. En attendant le prochain sommet algéro-italien, le deuxième après celui qui a eu lieu en Sardaigne, la présence économique italienne en Algérie a «considérablement augmenté ces dernières années», selon les responsables italiens qui notent l'existence de 140 entreprises contre 80 en 2004, dont 40% dans le secteur de l'énergie, 40% dans le BTPH, le reste dans les services, le plastique, l'imprimerie… Il est vrai que les échanges commerciaux ont baissé de 30 % par rapport à 2008, les six premiers mois de 2009 avec un volume de 4 milliards de dollars, mais les Italiens ne dramatisent pas outre mesure, ce ne doit être que conjoncturel, le temps de surmonter les effets la crise.