Les Bourses européennes se sont ressaisies avant hier, dopées par un indicateur allemand meilleur que prévu et par la bonne orientation de Wall Street. L'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands, a en effet enregistré en février sa quatrième hausse d'affilée, atteignant son plus haut niveau depuis avril 2012. Les investisseurs ont en revanche ignoré la révision à la baisse des perspectives d'activité en zone euro pour 2013 par la Commission européenne. De même, il n'ont pas réagi à l'annonce par la Banque centrale européenne selon laquelle 356 banques de la zone euro allaient lui rembourser à l'avance 61,1 milliards d'euros qu'elles avaient empruntés lors de son second prêt exceptionnel sur 3 ans (LTRO), beaucoup moins que prévu. Mais les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC ont prévenu que cela ne va pas durer. "Les élections italiennes, le sauvetage de Chypre, les difficultés des banques espagnoles et l'absence d'accord" sur le budget aux Etats-Unis sont autant d'éléments qui vont contribuer à renforcer l'aversion au risque jusqu'à mi-mars", ont-ils dit. L'Eurostoxx a gagné 1,95% La Bourse de Paris a terminé en forte hausse, l'indice CAC 40 prenant 2,25% à 3 706,28 points, dans un volume d'échanges assez faible de 2,86 milliards d'euros. Les valeurs financières ont profité d'un retour de la confiance. BNP Paribas a pris 2,66% à 43,63 euros, la Société Générale 1,84% à 29,82 euros. Le Crédit Agricole a revanche fait du surplace (+0,08% à 7,27 euros). Les valeurs industrielles ont été les grandes gagnantes: Schneider Electric (+4,27% à 59,09 euros), Air Liquide (+3,27% à 92,66 euros), Saint-Gobain (+2,84% à 31,48 euros). Eiffage a gagné 5,56% à 32,75 euros. Du côté des baisses, Air France-KLM a lâché 6,69% à 7,77 euros. Le groupe a dévoilé des résultats en amélioration en dépit d'une perte nette alourdie en 2012 mais a tenu un discours prudent pour 2013. Le secteur automobile était à la traîne avec Peugeot perdant 2,25% à 5,72 euros, Michelin (-0,90% à 66,41 euros) et Renault (-0,05% à 47,37 euros). La Bourse de Francfort a terminé dans le vert, l'indice vedette Dax progressant de 1,03% à 7 661,91 points, et le MDax des valeurs moyennes de 0,81% à 13 119,80 points. Volkswagen a dégringolé de 6,96% à 163,80 euros, en raison d'un dividende inférieur aux attentes, malgré des résultats record en 2012. Commerzbank a lâché 1,26% à 1,41 euro, après avoir annoncé la suppression de 1 800 emplois d'ici fin 2015. Le groupe n'a pas exclu de réduire encore la voilure. A l'inverse, EON a gagné 2,35% à 12,86 euros, après que les salariés membres du syndicat des services Verdi ont approuvé la revalorisation salariale proposée par la direction, mettant ainsi fin au risque de grève. Son compatriote et rival RWE a fini lui aussi bien orienté, gagnant 1,95% à 27,695 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 a gagné 0,70% à 6 335,7 points. Du côté des valeurs, le groupe de supermarchés Sainsbury's a pris 2,13% à 345 pence, la banque Lloyds Banking Group 1,65% à 54,86 pence et le groupe de luxe Burberry 1,02% à 1 382 pence. Le groupe minier Randgold Resources a en revanche cédé 1,10% à 5 390 pence, l'éditeur Pearson 0,49% à 1 216 pence et la banque RBS 0,43% à 345 pence. A Milan, l'indice vedette FTSE Mib a progressé de 1,40% à 16'233 points, récupérant de la chute de la veille, et avant des élections législatives cruciales pour l'Italie aujourd'hui et demain. Les bancaires, qui avaient souffert la veille, ont repris des couleurs, avec une hausse de 2,07% à 0,2265 euro pour BMPS ou de 3,06% à 6,568 euros pour Ubi Banca. Generali, qui a annoncé une hausse de ses entrées de primes 2012, a gagné 2,01% à 12,71 euros. En revanche Finmeccanica a plongé de 4,06% à 3,828 euros malgré l'annonce d'une série de mesures en conseil d'administration. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a fini en hausse de 1,04% à 339,87 points. Le groupe de café et thé DE Master Blenders 1753 a gagné 2,88% à 9,06 euros tandis qu'Air France-KLM a perdu 6,69% à 7,77 euros. La Bourse de Madrid a nettement rebondi, l'indice Ibex-35 progressant de 2,05% à 8 179 points. Les financières ont bénéficié du mouvement haussier: Santander s'est adjugé 2,38% à 5,846 euros, BBVA, 1,76% à 7,569 euros, et CaixaBank, 1,61% à 3,089 euros. Indra a réalisé la meilleure performance (+4,72% à 9,435 euros), suivi par Iberdrola (+3,53% à 3,729 euros) et par le groupe de distribution à bas coûts Dia (+3,06% à 6,06 euros). La Bourse de Bruxelles a rebondi (+1,65% à 2 550,92 points), grâce à la performance de GDF Suez, également coté à Paris, qui a progressé de 4,04% à 14,69 euros. Il a été suivi par le groupe de distribution Delhaize (+3,97% à 36,76 euros). Seul le groupe métallurgique Bekaert a été à la peine (-2,27% à 20,69 euros). La Bourse suisse a terminé la semaine en légère hausse, l'indice SMI clôturant à 7 554,38 points, en progression de 0,65%. Les pharmaceutiques étaient bien orientées. Actelion a progressé de 1,18% à 48,14 francs suisse, en raison d'une hausse de son objectif de cours. Roche a augmenté de 1,53% à 212,20 francs suisse, et Novartis, dont le président du conseil d'administration Daniel Vasella a quitté ses fonctions avant-hier, a pris 0,47% à 64,10 francs suisse. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a pris 0,46% à 6 116,86 points, tiré par Portugal Telecom (+1,49%) et le groupe de distribution Jeronimo Martins (+1,30%). Les valeurs bancaires ont en revanche fini dans le rouge: BES a dévissé de 2,57%, BCP a cédé 0,87% et BPI 0,78%. Wall Street finit en hausse, reconsidérant le message de la Fed Wall Street a repris pied, reconsidérant l'idée d'une fin prématurée de la politique monétaire aux Etats-Unis et bénéficiant des bons résultats du groupe informatique HP: le Dow Jones a gagné 0,86% et le Nasdaq 0,97%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 119,95 points à 14 000,57 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 30,33 points à 3 161,82 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est apprécié de 0,88% (+13,18 points) à 1 515,60 points. Les pertes essuyées par le marché au cours des deux derniers jours étaient principalement dues à la publication des minutes de la banque centrale américaine (Fed), et aujourd'hui, les courtiers actions ont semblé remettre en cause leur première réaction d'affolement à leur lecture mercredi dernier, a expliqué Chris Low, de FTN Financial. Ce compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution avait révélé que certains dirigeants de la Fed s'inquiétaient du cap actuel de sa politique monétaire, suggérant une possible diminution plus rapide que prévu de ses rachats d'actifs. Bien sûr, (les minutes) ont montré un certain désaccord parmi ses membres au sujet de la politique actuelle d'apaisement monétaire mais la conclusion à en ressortir est loin d'être évidente, a poursuivi M. Low, estimant que la fin de l'énorme concours financier de la Fed pourrait ne pas être aussi proche qu'initialement redouté. Cette impression a été renforcée par des propos tenus avant l'ouverture de la séance sur la chaîne d'information financière américaine CNBC par un des dirigeants de la Réserve fédérale. Pour James Bullard, la politique de la banque centrale américaine est très accommodante et va rester très accommodante pendant encore longtemps. D'autre part, le Dow Jones a aussi été porté par les résultats trimestriels encourageants du groupe informatique Hewlett-Packard, qui est membre de l'indice, a estimé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Tokyo: le Nikkei gagne 0,68%, le yen repart à la baisse L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la semaine en hausse de 0,68%, après avoir changé de direction en milieu de journée quand le yen s'est remis à baisser face au dollar et à l'euro. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a progressé de 76,81 points pour finir à 11 385,94 points. Il a gagné 1,9% durant la semaine. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part augmenté de 0,06% avant-hier, soit un gain de 0,62 point à 963,48 points. L'activité a encore été importante, avec 3,30 milliards d'actions échangées sur le premier marché. En fin de journée boursière à Tokyo, le dollar évoluait autour de 93,25 yens et l'euro aux environs de 123,12 yens, des niveaux un peu plus élevés que quelques heures auparavant, ce qui incite à l'achat de titres d'entreprises nippones. Le regain relatif du yen observé en fin de séance serait dû à des jeux spéculatifs sans autre raison particulière, selon des courtiers. Les valeurs évoluent en dents de scie au gré des fluctuations des devises, mais ont néanmoins fortement augmenté ces dernières semaines grâce au recul de la monnaie japonaise, si on compare son cours actuel avec celui d'il y a trois mois. Plusieurs actions de groupes-phares ont ainsi été délaissées, comme Sharp (-3,43% à 310 yens), Sony (-2,63% à 1 296 yens), Nissan (-0,11% à 939 yens) ou encore Toyota (-0,73% à 4 730 yens). Ont en revanche bien progressé les actions des entreprises très présentes en Chine, comme les fabricants de machines industrielles et engins de chantier: Fanuc a gagné 1,40% à 14 460 yens et Komatsu 1,69% à 2 350 yens. La cote a en outre été tirée par la hausse des titres poids-lourds que sont l'opérateur de télécommunications Softbank (+1,06% à 3 345 yens) et le groupe vestimentaire Fast Retailing, propriétaire de la marque Uniqlo, qui a affiché un gain de 1,04% à 25 170 yens.