Les Bourses européennes ont clôturé en ordre dispersé, avant-hier, les marchés étant partagés entre l'espoir de voir se régler prochainement la crise espagnole, l'incertitude avant l'ouverture du sommet européen et l'inquiétude après la publication de chiffres américains contrastés. Lors de ce sommet qui s'est ouvert à Bruxelles juste avant la clôture des marchés, les responsables devraient notamment "aborder le sujet de l'Espagne, de la Grèce et de la crise de la dette", des sujets fortement surveillés par les opérateurs, a noté Patrick O'Hare de Briefing.com. Mais les divergences entre Paris et Berlin sur l'avenir de l'union monétaire font craindre que les décisions qui s'imposent soient une nouvelle fois reportées. Aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont fortement rebondi dans la deuxième semaine d'octobre, effaçant totalement leur recul conséquent et inattendu des premiers jours du mois. En revanche, l'indice composite des indicateurs économiques américains, publié par le Conference Board, censé donner une idée de l'évolution de la conjoncture aux Etats-Unis dans les six mois à venir, a nettement rebondi. L'Eurostoxx 50 a pris 0,17% A Francfort, l'indice vedette Dax s'est octroyé 0,58% à 7 437,23 points et le MDax des cinquante valeurs moyennes a fini à l'équilibre à 11 556,11 points. Infineon s'est affiché comme le grand gagnant du jour, le fabricant de semi-conducteurs s'adjugeant une hausse de 3,32% à 5,39 euros. La compagnie aérienne allemande Lufthansa a avancé de 2,53% à 11,35 euros. Siemens a annoncé, avant-hier, la signature d'un contrat de près de 220 millions de dollars (168 millions d'euros) au Brésil avec la compagnie publique d'électricité Electrobras. Son titre a grimpé de 1,15% à 78,95 euros. Le conglomérat ThyssenKrupp a pris 1,02% à 18,87 euros, après que la banque BNP a relevé sa note de "sous-performant" à "neutre". La Bourse de Paris a gagné 0,22% à 3 535,18 points, affichant sa quatrième séance de hausse d'affilée, dans un marché soutenu par des espoirs de résolution prochaine de la crise espagnole. "La tendance reste globalement positive grâce à l'éloignement des risques de crise européenne" et à la perspective d'une solution prochaine sur l'Espagne, souligne Xavier de Villepion, vendeur d'action chez Global Equities. Alcatel-Lucent s'est octroyé 7,87% à 0,86 euro, après la confirmation par l'équipementier en télécommunications de son intention de supprimer 5 490 postes dans le monde. De nombreuses valeurs se sont redressées, à l'image de Peugeot (+2,45% à 6,17 euros), Saint Gobain (2,63% à 28,11 euros), ArcelorMittal (+1,25 % à 12,51 euros) et Air France (+3,14% à 6,13 euros). Rémy Cointreau a en revanche plongé de 8,02% à 80,24 euros. Dans son sillage Pernod-Ricard a perdu 2,40% à 85,49 euros. L'indice FTSE-100 des principales valeurs de la Bourse de Londres a grappillé 0,10% à 5 917,05 points. "Pour une fois, les politiciens à Bruxelles ne vont pas seulement discuter de comment ils peuvent éviter une crise imminente mais vont regarder l'avenir pour s'assurer qu'une crise n'arrive pas une nouvelle fois", a commenté Angus Campbell de Capital Spreads. Parmi les valeurs minières, Kazakhmys prenait 2,70% à 780,5 pence, Rio Tinto 2,39% à 3 260 pence et Glencore 1,42% à 352,5 pence. Le géant de la distribution Tesco a progressé de ,34% à 320,5 pence tandis que le géant pétrolier BP a gagné 0,83% à 452,05 pence. La Bourse de Bruxelles a reculé de 0,43% à 2 408,43 points dans un marché sans grande direction. Les plus fortes baisses ont été enregistrées par l'opérateur téléphonique Mobistar (-2,17% à 21,90 euros) et le brasseur AB InBev (-1,76% à 66,29 euros). Nyrstar, le numéro un du zinc, a réalisé la plus forte hausse de 1,73% à 4,99 euros. A Madrid, l'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a cédé 0,34% à 8 100,3 points au terme d'une séance marquée par une émission obligataire réussie, les investisseurs semblant croire en l'imminence d'une demande d'aide européenne de la part de l'Espagne. Le pays a payé moins cher pour lever 4,614 milliards d'euros, notamment sur l'échéance-phare à 10 ans. Santander a perdu 1,60% à 6,031 euros, BBVA a reculé de 0,21% à 6,65 euros et CaixaBank de 0,85% à 3,028 euros. Bankinter, dont le français Crédit Agricole détient plus de 20% du capital, a chuté de 2,37% à 3,215 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib s'est replié de 0,30% à 1 618,6 points, dans un marché attentiste avant le sommet européen. La plus forte hausse du jour revient au groupe Pirelli, qui s'attribue 1,91% à 8,535 euros. A l'inverse, la banque BMPS, dégradée au rang de valeur spéculative par Moody's, a chuté de 6,36% à 0,2313 euro. Le fabricant Salvatore Ferragamo a reculé de 4,27% à 16,35 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a régressé de 0,11%, à 335,32 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe chimique néerlando-suédois Akzo Nobel, qui a dévissé de 3,98% à 42,78 euros, et par le brasseur néerlandais Heineken, qui a perdu 0,96% à 48,19 euros. La Bourse suisse a clôturé sur une note stable, avec l'indice SMI des 20 valeurs vedettes à 6 781,72 points (-0,07%). Les bancaires ont progressé, Credit Suisse gagnait 2,26% à 22,60 francs suisses et UBS augmentant plus modestement de 0,40% à 12,51 francs suisses. Nestlé a perdu 1,69% à 61,20 francs suisses avec des ventes en hausse de 11% sur les neuf premiers mois de l'année, un résultat quelque peu en dessous des attentes des analystes. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a progressé de 1,70% à 5 533,03 points, tiré par ses valeurs bancaires et le poids-lourd Portugal Telecom (+3,75%). La banque BES a bondi de 6,57%, la BCP de 5,26% et la BPI de 4,49%. Wall Street affectée par des indicateurs américains mitigés et Google La Bourse de New York a terminé en baisse, avant-hier, affectée par des indicateurs américains mitigés et les mauvais résultats du géant de l'internet Google: le Dow Jones a lâché 0,06% et le Nasdaq 1,00%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 8,06 points à 13 548,94 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 31,25 points à 3 072,87 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lâché 0,24% (-3,57 points) à 1 457,34 points. La publication des mauvais résultats de Google, diffusés par erreur peu après la mi-séance, a énormément pesé sur les valeurs technologiques, a souligné Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. L'action du groupe, suspendue pendant plus de deux heures, a clôturé en baisse de 7,95% à 695,42 dollars, entraînant dans son sillage nombre d'autres titres du secteur. Avant cette nouvelle, les investisseurs hésitaient face à des indicateurs sur l'économie américaine contrastés. Le département américain du Commerce a en effet recensé le dépôt de 388 000 demandes d'allocations de chômage dans le pays du 7 au 13 octobre, en données corrigées des variations saisonnières, soit 13,5% de plus que la semaine précédente et au-delà des prévisions des analystes. Cela indique que le marché de l'emploi reste sur un mode de croissance très faible, a remarqué M. Cardillo. Mais après ce chiffre décevant, la publication de deux autres indices après l'ouverture de la séance a apporté un peu de lumière au bout du tunnel, a noté Lindsey Piegza, de FTN Financial. Selon le Conference Board, l'indice composite des indicateurs économiques américains a nettement rebondi en septembre, où il a connu sa hausse la plus forte en six mois. Et selon l'indice de l'antenne locale de la banque centrale américaine (Fed) pour le mois d'octobre, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie, dans l'est des Etats-Unis, renoue avec la croissance après cinq mois de baisse. Le marché obligataire a perdu du terrain. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 1,826% contre 1,811% la veille, et celui à 30 ans à 3,007% contre 2,988%. Tokyo finit en hausse de 2% grâce à la croissance chinoise La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en forte hausse de 2,00%, dopée par une croissance chinoise encourageante au troisième trimestre et par la poursuite du repli du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a bondi de 176,31 points à 8 982,86 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 1,69%, prenant 12,51 points à 752,30 points. L'activité a été assez intense, avec 2,09 milliards d'actions échangées sur le premier marché. La cote a évolué dans le vert toute la séance, portée d'abord par l'annonce, la veille, d'un bond en septembre des mises en chantier de logement aux Etats-Unis à leur plus haut niveau depuis juillet 2008. D'après des informations publiées par la presse japonaise d'avant-hier, en outre, la Banque du Japon envisagerait d'assouplir à nouveau sa politique monétaire à l'issue de sa prochaine réunion à la fin du mois. Nombre d'investisseurs espèrent de surcroît des développements positifs du sommet européen de cette fin de semaine, attendant notamment des avancées vers un plan d'aide à l'Espagne en difficulté financière. En milieu de séance, la publication des chiffres de la croissance chinoise pour le troisième trimestre a dopé le marché encore davantage. La hausse du Produit intérieur brut (PIB) a certes encore ralenti entre juillet et septembre, à 7,4% en rythme annuel (son niveau le plus bas depuis le premier trimestre 2009), mais des analystes ont jugé que la croissance de la Chine devrait accélérer dès le quatrième trimestre en cours. L'ensemble de ces éléments favorables ont incité les cambistes à se délester encore un peu plus de leurs yens, car la monnaie japonaise est considérée comme une valeur refuge qui perd de sa valeur lorsque la conjoncture s'améliore. Le recul du yen est bénéfique aux groupes exportateurs japonais car il élève la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en monnaie japonaise. "La bonne humeur devrait demeurer sur le marché pendant un moment, en bonne part grâce à la faiblesse du yen", a expliqué Hiroyuki Fukunaga, gestionnaire d'actifs chez Investrust cité par Dow Jones Newswires. "D'un point de vue technique toutefois, il reste à voir si le dollar pourra repasser au-dessus de la barre symbolique des 80 yens, tandis que le Nikkei va devoir s'arracher pour dépasser les 9 000 points. Malgré la récente tendance haussière, les investisseurs restent encore prudents car la reprise américaine pourrait caler et la remontée du dollar avec", a-t-il détaillé. En attendant, nombre de secteurs ont fait le plein, avant-hier, à commencer par les constructeurs d'automobiles: Toyota a bondi de 2,45% à 3 135 yens, Nissan de 3,41% à 698 yens et Honda de 3,99% à 2 557 yens. Les fabricants d'électronique ont aussi continué de se reprendre: Sony de 2,82% à 983 yens, Panasonic de 2,18% à 516 yens, Sharp de 3,50% à 148 yens et Canon de 3,03% à 2 619 yens. Autres grandes gagnantes du jour, les maisons de commerce ont profité des meilleurs perspectives internationales: Mitsubishi Corporation a gagné 4,07% à 1 431 yens, Mitsui & Co 4,77% à 1 164 yens et Itochu 2,78% à 814 yens. Après deux jours de fort rebond consécutifs à deux jours de chute, Softbank s'est effrité de 0,95% à 2 600 yens. Lundi dernier après la clôture, cet opérateur de téléphonie mobile japonais a annoncé vouloir prendre le contrôle de son homologue américain Sprint Nextel pour 20 milliards de dollars.