Des représentants des communautés originaires de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, réclament un dialogue "inclusif" pour résoudre la crise dans leur pays et "l'arrêt immédiat" des exactions contre les civils, dans une déclaration à l'issue d'une réunion de deux jours au Sénégal. "Nous recommandons l'arrêt immédiat de toutes les exactions contre les populations civiles" mais aussi "la poursuite d'un dialogue pleinement inclusif intra-communautaire et intercommunautaire", affirment-ils dans ce texte. Il est signé par 33 personnes, dont les députés Baba Sandy Haïdara (de Tombouctou), Nokh Ag Attia (de Diré), les maires Ousmane Halle (de Tombouctou), Cheickna Dicko (de Léré). Ils figuraient parmi les dizaines d'élus, fonctionnaires, représentants de la société civile, réfugiés ou déplacés, qui se sont réunis jeudi et vendredi à Saly (environ 80 km au sud-est de Dakar). Tous sont issus de diverses communautés et des départements formant la région de Tombouctou. Ils ont "discuté sans tabou" de la situation actuelle au Mali, a dit un des participants. Dans leur déclaration, les représentants des communautés de Tombouctou demandent aussi "le déploiement de forces de sécurité républicaines" à même de "rassurer les populations dans leur diversité", l'arrestation et le jugement "des personnes présumées (auteurs) de crimes et d'exactions". "Nous nous engageons à créer un cadre de dialogue pleinement inclusif afin d'aboutir à une paix durable dans le respect de la diversité de toutes les populations de la région", affirment-ils. Pendant leurs travaux, ils ont notamment évoqué "le climat d'insécurité dans lequel vivent les populations" de leur région, une situation marquée entre autres problèmes par des "difficultés d'approvisionnement et de circulation", des "déplacements massifs" par crainte de violences. 700 000 enfants privés de l'éducation Pour l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) , la crise politico-militaire au Mali a affecté depuis 2012 "l'éducation d'environ 700.000 enfants" à travers le pays, selon un communiqué de l'UNICEF. "Parmi eux, 200.000 sont toujours privés d'école à l'heure actuelle", affirme l'organisation onusienne, pour un pays qui compte près de 15,5 millions d'habitants. "Depuis janvier 2012, au moins 115 écoles dans le nord du pays ont été fermées, détruites, pillées et parfois" on y indique "la présence d'engins non explosés", ajoute l'UNICEF. De nombreux professeurs exerçant habituellement dans le Nord n'y sont pas retournés, tandis que "dans le Sud, "depuis la récente reprise du conflit en janvier dernier, les écoles, déjà surpeuplées, ont dû faire face à l'afflux de nouveaux enfants déplacés". "Dans le Nord, une école sur trois est actuellement fonctionnelle. A Kidal (extrême nord-est), toutes les écoles sont fermées tandis que dans la région de Tombouctou (nord-ouest), environ 5% ont rouvert leurs portes. A Gao (nord-est), 28% des enseignants ont repris les cours", toujours selon l'UNICEF. Le ministre malien de l'Education, Bocar Moussa Diarra, cité dans le communiqué, constate également que "le conflit armé a compromis la scolarisation de centaines de milliers d'enfants". Il estime qu'il faudrait former "des milliers d'enseignants" en les dotant de matériels adéquats, et construire ou réhabiliter "des centaines d'écoles", en les dotant notamment de cantines scolaires.