Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) se réuniront en session ordinaire aujourd'hui et demain à Yamoussoukro (Côte d'Ivoire) pour examiner la situation au Mali, où les combats se poursuivaient, hier, entre les forces françaises qui appuient les troupes maliennes et les groupes terroristes armés. Cette conférence au sommet, à laquelle l'Algérie est invitée en qualité de pays voisin du Mali, examinera la situation qui prévaut dans ce pays à la lumière du mémorandum de la commission de la Cédéao sur le Mali ainsi que les rapports du médiateur et du conseil de médiation de cette organisation régionale.La Cédéao avait tenu, la veille, une réunion à Abidjan lors de laquelle le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Charles Koffi Diby, dont le pays préside actuellement l'organisation, a souligné la nécessité d'augmenter le financement des opérations militaires au Mali. Il a estimé que les «exigences d'une guerre asymétrique ou d'usure que les narcoterroristes, dans leur activisme, pourraient engendrer le relèvement des effectifs» africains, fixé à terme à 8000 hommes, ce qui «s'impose comme une priorité», a-t-il dit. Plusieurs contingents africains se sont engagés dans la guerre contre les terroristes en territoire malien dans le cadre de la Misma, qui devrait atteindre un total de 8000 soldats africains. Sur le terrain, les combats se poursuivent dans le nord du Mali entre les forces françaises qui appuient les troupes maliennes et les groupes terroristes armés. Selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ces affrontements ont fait «beaucoup de morts parmi les terroristes». Selon M. Le Drian, il n'y a pour l'heure «aucun calendrier» de retrait des troupes françaises du Nord-Mali. Alors que les affrontements se poursuivent, des représentants des communautés originaires de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, après une réunion de deux jours au Sénégal, ont réclamé un dialogue «inclusif» pour résoudre la crise dans leur pays et «l'arrêt immédiat» des exactions contre les civils. Dans une déclaration signée par 33 personnes, les représentants des communautés de Tombouctou demandent aussi «le déploiement de forces de sécurité républicaines» à même de «rassurer les populations dans leur diversité», l'arrestation et le jugement «des personnes présumées auteurs de crimes et d'exactions».