La nouvelle présidente de la Corée du Sud a estimé, hier, que l'essai nucléaire conduit par la Corée du Nord mi-février menaçait la survie du peuple coréen, mais elle a promis une politique d'engagement avec Pyongyang au pas par pas. Le récent essai nucléaire de la Corée du Nord est un défi pour la survie et l'avenir du peuple coréen, a déclaré Park Geun-Hye, lors de son discours d'investiture à la tête de la Corée du Sud. Qu'il n'y ait pas d'erreur, la principale victime sera la Corée du Nord elle-même. Je ne tolèrerai pas une quelconque action qui menace les vies de notre peuple et la sécurité de notre nation, a ajouté la présidente devant 70.000 personnes rassemblées au sein du Parlement à Séoul. Conformément à sa ligne adoptée pendant la campagne électorale, elle a toutefois souligné qu'elle conduirait une politique basée sur la confiance avec Pyongyang, à l'opposé de son prédécesseur Lee Myung-Bak, adepte d'une ligne dure. Tous deux appartiennent au parti conservateur. Je bougerai au pas par pas, sur la base d'une force de dissuasion crédible, a-t-elle déclaré. Mais les observateurs soulignent que le test nucléaire effectué par le Nord le 12 février, qui a enflammé les faucons de la classe politique sud-coréenne et inquiété la population, risque fort de rendre sa tâche plus difficile. Park Geun-Hye, 61 ans, est devenue la première femme à accéder à la présidence de la Corée du Sud, quatrième économie d'Asie. Elle est la fille de Park Chung-Hee, resté à la tête du pays pendant 18 ans après s'être emparé du pouvoir en 1961 lors d'un coup d'Etat militaire. Il a dirigé le pays d'une main de fer jusqu'à son assassinat en 1979 et son héritage divise encore la nation: artisan du miracle économique sud-coréen après la guerre de Corée (1950-1953) pour les uns, censeur sans pitié des libertés publiques pour les autres.