La Corée du Nord a annoncé que son armée coupait la ligne téléphonique d'urgence avec son homologue de la Corée du Sud, rompant ainsi le dernier lien direct entre les deux pays. C'est une nouvelle étape dans la montée des tensions sur la péninsule où Pyongyang menace Séoul et les Etats-Unis d'une attaque nucléaire au cas où il se sent agressé. Peu avant, le Nord avait annoncé la tenue d'une réunion au plus haut niveau de ses dirigeants, avant fin mars, pour décider de questions «importantes», et promis un «tournant capital». «A partir de maintenant, toutes les communications militaires Nord-Sud sont coupées», a indiqué l'agence de presse gouvernementale nord-coréenne Kcna. La ligne sera suspendue «aussi longtemps que dureront les actes hostiles et anachroniques du Sud». A la mi-mars, le Nord avait interrompu le téléphone rouge entre Pyongyang et Séoul, lien de communication entre les gouvernements en cas d'urgence, qui datait de 1971. Cette ligne avait auparavant été suspendue à cinq reprises par le Nord. La ligne militaire suspendue servait également à organiser les mouvements de transports et de biens sur le complexe industriel de Kaesong, seule entité gérée par les deux pays et créée en 1984 comme symbole de la coopération transfrontalière. Depuis début mars et l'adoption de nouvelles sanctions par l'ONU à l'égard de Pyongyang, la Corée du Nord n'entend pas se laisser faire avertissant Séoul et son allié Washington de «frappes stratégiques» et de «guerre totale». Les sanctions de l'ONU étaient une riposte des Occidentaux au test nucléaire conduit le 12 février par le Nord. Les tensions sur la péninsule avaient déjà grimpé d'un cran début décembre, après le tir réussi d'une fusée par Pyongyang. Le Comité du Nord pour la réunification pacifique de la Corée, une agence gouvernementale, s'en est prise également à la nouvelle présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, qui avait averti le Nord qu'il courait à sa perte s'il continuait son programme nucléaire. Des experts en Corée du Sud estiment que Washington s'est dit «préoccupé par toute menace brandie par les Nord-coréens» et est «prêt à répondre à toute éventualité». Dans ce contexte explosif, le jet d'une grenade par un soldat sud-coréen à la frontière, avant l'aube, a provoqué une mise en alerte côté Sud, de courte durée. Agences