Les Bourses européennes ont poursuivi leur rebond, hier dans les premiers échanges, portées par des anticipations de poursuite des politiques ultra-accommodantes des banques centrales, mais les investisseurs restent prudents avant les résultats des élections en Italie et après l'annonce d'un ralentissement de la croissance de l'activité manufacturière en Chine. La participation était en nette en baisse la veille à l'issue de la première journée des législatives en Italie, où la tentation du vote sanction ajoute à l'incertitude de ce scrutin très suivi par les marchés financiers qui craignent un blocage politique susceptible de relancer la crise de la zone euro. Les opérations de vote ont repris hier matin. À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,76% à 3 734,54 points. À Francfort, le Dax prend 1,17% et à Londres, le FTSE 0,65%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 progresse de 0,99%. Des informations selon lesquelles Haruhiko Kuroda, partisan d'une politique monétaire très souple, serait favori pour prendre la tête de la Banque du Japon, a fait bondir la Bourse de Tokyo de près de 2,5%. De même, aux Etats-Unis, apaisant les craintes d'une réduction du programme d'achat d'actifs de la Réserve fédérale, deux responsables de la Fed ont pris la défense de ces achats, notant qu'ils contribuaient à la santé budgétaire du pays en stimulant la croissance. Mais les investisseurs attendent maintenant l'allocution semestrielle de politique monétaire de Ben Bernanke devant la commission bancaire du Sénat prévue mardi. "L'attentisme domine pour le moment, avec l'allocution du président de la Fed mardi et le résultat des élections en Italie à venir. Je ne suis pas sûr que les marchés aient touché le fond", dit Jackson Wong, vice-président de Tanrich Securities. Paris va de l'avant, avant les résultats du scrutin italien La Bourse de Paris évoluait en nette hausse hier (+0,74%), insensible à la perte du triple A du Royaume-Uni, dans un marché qui attend avec impatience les résultats des élections en Italie. L'indice CAC 40 prenait 27,37 points à 3 733,65 points. Vendredi, il avait fortement rebondi de 2,25% à 3706,28 points, effaçant presque la totalité de ses pertes de jeudi. Parmi les valeurs, Vivendi prenait 2,65% à 15,86 euros. UBS a relevé sa recommandation sur le titre à "neutre", contre "vendre" auparavant, tandis que le câblo-opérateur Numericable prépare une offre de rachat en numéraire sur la totalité du capital de SFR, a affirmé BFM Business. La plupart des valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, progressaient, à l'image de Lafarge (+2,05% à 50,14 euros), ArcelorMittal (+1,39% à 11,68 euros), Saint-Gobain (+1,11% à 31,83 euros) et Renault (+1,20% à 47,94 euros). Les valeurs financières étaient bien orientées, comme Axa (+1,43% à 13,80 euros), BNP Paribas (+1,55% à 44,31 euros), Crédit Agricole (+1,66% à 7,40 euros) et Société Générale (+1,59% à 30,30 euros). PPR prenait 0,41% à 172,25 euros après avoir annoncé la cession d'Ellos et Joltex, les marques nordiques de sa filiale de vente à distance Redcats, à la société d'investissements Nordic Capital pour une valeur d'entreprise de 275 millions d'euros. Alcatel-Lucent lâchait 0,27% à 1,12 euro, après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée par HSBC. France Télécom perdait 0,68% à 7,47 euros. Le groupe s'attend à un recul de son chiffre d'affaires dans la téléphonie mobile en France "du même ordre" voire "un peu supérieure" aux 10% subis en 2012, a déclaré samedi son PDG, Stéphane Richard. Enfin, Archos s'effondrait (-12,89% à 3,11 euros). La société a publié un chiffre d'affaires en baisse de 9,6% sur l'année 2012. Le quatrième trimestre a été particulièrement difficile puisque les ventes ont reculé de 23,6%. Londres en hausse, malgré la perte du triple A La Bourse de Londres évoluait en hausse de 0,55% hier matin, après l'abaissement de la note de solvabilité financière du Royaume-Uni par l'agence Moody's, qui a privé le pays de son triple A, une première depuis 1978, vendredi soir. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 34,57 points, soit 0,55% par rapport à la clôture de vendredi, à 6 370,27 points. Le secteur bancaire était en hausse, à l'image de Barclays (+1,96% à 313 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (+1,42% à 349,9 pence) et Standard Chartered (+1,06% à 1.762,5 pence). BP prenait 1,57% à 451 pence. Les autorités américaines envisagent de lui proposer de verser 16 milliards de dollars afin de mettre un terme aux poursuites civiles liées à la marée noire de 2010 dans le Golfe du Mexique, a indiqué le Wall Street Journal samedi. Du côté des perdants, Pearson abandonnait 2,96% à 1.180 pence. L'éditeur a annoncé lundi un bénéfice net 2012 en chute, plombé par les pays développés et son activité de publication d'ouvrages imprimés, et veut privilégier le numérique et les émergents. Suisse : Ouverture en hausse, l'Italie en point de mire La Bourse suisse a entamé la semaine hier sur une note plus ferme sur un large front. Le SMI gagnait 0,58%, à 7 598,47 points, le SLI 0,61% à 1 155,89 points et le SPI 0,55% à 6 985,40 points. Sur les 30 blue chips, 26 montaient, trois reculaient et un était inchangé. Le marché était soutenu par de solides poids lourds défensifs. Roche gagnait 0,8%. Vendredi, la FDA américaine a homologué T-DM1 pour le traitement d'une sorte de cancer du sein. Novartis montait de 0,6% après des données d'études sur un médicament pour le traitement de l'urticaire qui montrent que ce produit a atteint le critère primaire d'évaluation. Nestlé, qui pèse pour 22% dans le SMI, gagnait 0,4%. En tête des blue chips, on trouvait Lonza (+2,0%) et Clariant (+1,9%), deux valeurs de la chimie. La volatile Transocean gagnait 1,8% et Swatch 1,1%. Nomura a relevé l'objectif de cours de la porteur Swatch et confirmé sa recommandation d'achat, ce qui soutient le titre. Holcim (+1,0%) et Swiss Life (+0,7%) évoluaient aussi dans le vert, qui publiera leurs résultats annuels demain. Les seuls perdants du moment étaient SPS (-0,7%), Zurich (-0,2%) et Sonova (-0,1%). Geberit était inchangé. Sika gagnait 0,2%: le groupe publiera ses chiffres jeudi. Sur le marché élargi, Bellevue s'envolait de 16% après la publication de ses chiffres et le retour aux chiffres noirs. Le groupe a toutefois réduit son dividende, qui reste toutefois à deux chiffres en pourcent. Afin de pouvoir saisir les opportunités de croissance, il proposera aux actionnaires d'augmenter le capital autorisé. Panalpina (-0,2%) reculait un peu. Dans la presse du week-end, la CEO Monika Ribar s'est dite mécontente des résultats 2012, ce qui ne constitue pas une surprise après les chiffres sur neuf mois. Pour 2013, la patronne s'attend en revanche à un meilleur résultat. Tokyo bondit de 2,43%, espoir d'une politique monétaire souple La Bourse de Tokyo a terminé hier en forte hausse de 2,43%, espérant la nomination à la tête de la Banque du Japon (BoJ) de Haruhiko Kuroda qui est favorable à une politique monétaire très accommodante. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 276,58 points à 11 662,52 points, terminant au plus haut depuis septembre 2008. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 1,79%, prenant 17,22 points à 980,70 points. L'activité a été très intense, avec 3,36 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont salué des informations de presse affirmant que le gouvernement japonais avait choisi l'actuel président de la Banque asiatique de Développement, Haruhiko Kuroda, pour diriger la Banque du Japon (BoJ). Le gouvernement de droite du Premier ministre Shinzo Abe, devrait annoncer cette décision dès cette semaine, ont précisé l'ensemble des grands quotidiens du pays. La nomination de M. Kuroda comme gouverneur devra toutefois ensuite être validée au Parlement. M. Kuroda, est réputé favorable à la politique monétaire ultra-accommodante voulue par M. Abe, et à l'objectif d'inflation annuelle de 2% que s'est récemment fixé la BoJ, sous la pression du gouvernement, afin d'en finir avec la déflation qui entrave l'économie nippone par intermittence depuis 15 ans. S'il est bien désigné puis confirmé par le Parlement, M. Kuroda, remplacera l'actuel gouverneur, Masaaki Shirakawa, qui va quitter ses fonctions le 19 mars. Le yen a en outre nettement baissé sur la foi de ces informations de presse, ce qui a dopé les actions des groupes exportateurs.