Les puissances du groupe 5+1 et l'Iran ont entamé hier leurs négociations à Almaty, au Kazakhstan, pour tenter de surmonter leurs divergences et mettre un terme à la crise du nucléaire iranien. Selon une source du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), les grandes puissances devraient proposer un allègement des sanctions à l'encontre de l'Iran. Cependant, elles insistent toujours sur leurs conditions avancées à Bagdad début 2012, à savoir l'arrêt par l'Iran de l'enrichissement d'uranium à 20%, la fermeture du site d'enrichissement de Fordo (enfoui sous la montagne et difficile à détruire) et l'envoi à l'étranger du stock d'uranium enrichi à 20%. Or, Téhéran refuse de céder sur l'enrichissement à 20%, la fermeture du site de Fordo et exige dans le même temps la levée des sanctions internationales, des positions n'incitant guère à l'optimisme pour les négociations d'Almaty. L'Iran affirme que l'uranium enrichi à 20% sert à produire du combustible pour son réacteur de Téhéran, destiné à fabriquer des radio-isotopes pour les personnes atteintes de cancer. De leur côté, les puissances occidentales et Israël accusent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que l'Iran a toujours démenti. Des diplomates des deux parties ont laissé entendre que les négociations pourraient s'étaler sur deux jours. Nouvelle offre de Téhéran pour le groupe 5+1 L'Iran va proposer une nouvelle offre aux puissances du groupe 5+1 sur son programme nucléaire controversé au cours d'importantes négociations à Almaty visant à surmonter les divergences entre les deux parties, a indiqué hier une source proche de l'équipe de négociateurs iraniens. Nous avons préparé notre propre offre avec plusieurs versions différentes. En fonction de l'offre qui nous sera faite par le 5+1, nous leur présenterons l'une ou l'autre de ces versions. Elle sera du même poids que leur offre, a déclaré cette source. Il n'est pas question de fermer le site de Fordo ou d'envoyer à l'étranger notre stock d'uranium à 20%. En revanche, nous pouvons envisager l'arrêt de l'enrichissement à 20% contre la levée de toutes les sanctions internationales, notamment celles du Conseil de sécurité, a ajouté cette source. Peu avant, le groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU -- Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine -- plus l'Allemagne) avait également annoncé qu'il allait proposer une nouvelle offre promettant une baisse de certaines sanctions sur le commerce de l'or, celles concernant l'industrie pétrochimique et certaines sanctions bancaires, en échange de concessions de la part de Téhéran, selon une source du groupe 5+1. Cette offre renouvelle cependant la demande faite à l'Iran lors de la rencontre de Bagdad, début 2012, à savoir l'arrêt de l'enrichissement à 20%, la fermeture du site de Fordo (enfoui sous la montagne et difficile à détruire, ndlr) et l'envoi du stock d'uranium enrichi à 20% à l'étranger, a déclaré la même source. L'Iran et les grandes puissances sont réunis hier à Almaty, dans le sud-est du Kazakhstan, pour tenter de surmonter leurs divergences sur la question du nucléaire iranien après plus de huit mois d'interruption dans leurs négociations et des désaccords n'incitant guère à l'optimisme. Téhéran insiste sur le fait que l'enrichissement à 20% est utilisé pour produire du combustible pour son réacteur de Téhéran, qui produit des radio-isotopes, alors que les pays occidentaux et Israël l'accusent de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire pacifique. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, mais les Etats-Unis et les pays de l'Union européenne ont adopté leurs propres sanctions économiques qui visent en particulier les exportations pétrolières et tout le secteur bancaire iranien, dans le but de faire céder l'Iran sur son programme nucléaire.