Fait survenu soudainement dans le cadre de l'exercice d'une fonction, et entraînant une lésion corporelle, l'accident du travail fait partie intégrante des différents événements pouvant survenir en entreprise. Ce qui fait sa particularité, c'est qu'il doit avoir été provoqué sur le lieu de travail et bien entendu, durant l'accomplissement d'une tâche. Parfois difficile à déterminer en raison de l'accomplissement de certaines tâches, l'accident de travail peut se présenter donc sous plusieurs formes, Des dizaines de milliers de cas d'accidents de travail sont enregistrés chaque année en Algérie. En effet, 50 000 accidents de travail surviennent chaque année dont 7 000 cas sont des accidents jugés graves, ce constat a été établi par la CNAS en 2005. Ce chiffre progresse chaque année d'une moyenne de 14 % tous les quatre ans. Ainsi le secteur le plus touché est bien évidemment le bâtiment qui accapare la part du lion, ainsi que le secteur de la menuiserie. Des accidents causés le plus souvent pour non respect des règles élémentaires de la sécurité. Les travailleurs témoignent à chaque fois des accidents dont ils ont été victimes, malheureusement nombreux sont ceux qui déclarent être livrés à eux-mêmes, pis encore, dépourvus de tout équipement de sécurité. Selon une étude établie par Mme Hakima Abadlia, médecin conseillère à la CNAS, 80 % des victimes sont de sexe masculin, le non respect des mesures de sécurité et de prévention sont la cause principale de ses accidents. Souvent les victimes se voient amputer d'un membre inférieur ou supérieur du corps ; cette dernières représente 45 % des accidents, alors que les blessures des membres inférieurs représentent 30 %. Le thorax et le crâne sont également touchés par ces accidents survenus dans les lieux de travail. 80 % des victimes ne portent pas de casque, de ceinture de sécurité, ou de gants de sécurité. Cela dit, on déplore le manque de contrôle dans les lieux de travail à haut risque, il est donc indispensable de mettre en place, dans chaque entreprise, un service de médecine du travail qui veillerait au respect des mesures de sécurité. A signaler toutefois, que le bilan établi chaque année n'inclut pas tous les travailleurs dont, selon les statistiques de la CNAS, un grand nombre d'entre eux ne sont pas déclarés auprès de la sécurité sociale. L'Algérie a enregistré 50 000 accidents de travail en 2005, soit une hausse de 14% par rapport à 2001. En l'espace de cinq années, le nombre des accidents de travail a connu une augmentation de 20%. Durant 2005 les services de la CNAS ont recensé 231 accidents du travail mortels, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. A lui seul, ce secteur a enregistré 5 651 accidents du travail, dont 1 475 graves, ayant occasionné 300 000 journées d'arrêt de travail, et pour lesquels une indemnisation de 120 millions de dinars a été payée par la CNAS. Celle-ci a également dépensé une enveloppe de 30 millions de dinars, versée en 2005, à titre de capital-décès aux ayants droit des victimes des accidents du travail mortels. A cette somme, s'ajoute celle liée à la prise en charge des pensions mensuelles sous forme d'indemnisations, versées au profit des victimes des accidents du travail subissant des séquelles. Dans cette même période, la caisse a enregistré 844 maladies professionnelles déclarées en Algérie. Il s'agit de 85 types de maladies liées à l'environnement professionnel dont, notamment, deux cas d'infections provoquées par des rayonnements ionisants, 46 cas de maladies causées par le plomb et ses composants, 333 cas d'infections provoquées par les bruits et 53 cas d'hépatites virales professionnelles. La CNAS a dépensé une enveloppe de 10,5 milliards de dinars en 2005 pour la prise en charge de ces accidents et maladies professionnelles déclarées. Une enveloppe, considérée comme étant la troisième plus importante dépense de la caisse après le remboursement des médicaments et le forfait des hôpitaux. Il est clair que la politique de la prévention des accidents et des maladies professionnelles reste insuffisante. La proportion annuelle des accidents du travail devrait diminuer si on avait une bonne politique de prévention et si l'entreprise et l'employeur appliquaient convenablement cette politique. Le problème réside, également, dans la non application de la réglementation en matière de sécurité et de santé au travail en Algérie. Dans ce cadre, et pour faire face à ce constat alarmant, la CNAS a entamé en 2006, des enquêtes et visites au niveau des entreprises afin de contrôler l'application de la réglementation, notamment en matière de sécurité, d'hygiène et de la santé au travail. Le secteur du bâtiment est le plus important en termes d'accidents du travail, ce qui fait qu'un accident sur quatre, voire sur trois, est imputable au BTPH. En outre, 2,2 millions de femmes et d'hommes, dans le monde, meurent chaque année d'un accident ou de maladie professionnelle. Tandis que 270 millions de personnes dans le monde sont victimes chaque année d'accidents du travail et 160 millions de personnes souffrent d'une maladie d'origine professionnelle. Ce qui représente un coût humain, économique et social énorme pour la communauté mondiale. Devant ces chiffres effarants, les autorités concernées en Algérie ont appelé les employeurs à mettre en place tous les équipements nécessaires à la prévention, et le travailleur à avoir un comportement responsable et conscient des risques qu'il encourt sur son lieu de travail, tout en relevant le rôle de l'Etat en tant que régulateur d'un ordre social par l'encadrement juridique. Pourtant, la loi est intransigeante sur la question. En application à la loi n° 88-07 de 1988, relative à l'hygiène, la sécurité et la médecine du travail, 14 décrets exécutifs concernant tous les aspects de la prévention des risques professionnels, dont les textes, pris en référence aux normes internationales en la matière, sont mis en œuvre. Cependant et devant la persistance des accidents du travail, d'autres mesures ont été prises pour améliorer le processus de prévention des risques professionnels. C'est dans ce sens qu'il a été procédé à la mise en place du Conseil national d'hygiène, de sécurité et de médecine du travail, de l'Institut national de prévention des risques professionnels et l'organisation professionnelle relative au bâtiment et travaux publics. A noter que cinq textes réglementaires d'application de loi, assignant à l'employeur la plus importante charge en matière de prévention sanitaire, de sécurité et de médecine de travail, ont été promulgués au cours de l'année 2005.