Le leader suisse de la construction Implenia a dégagé comme attendu un bénéfice net record de 71,2 millions de francs en 2012, en hausse de 16,1% sur un an. Grâce à l'intégration de sa filiale norvégienne, le chiffre d'affaires consolidé s'est étoffé de 6,9% à 2,696 milliards. Implenia Norge, consolidée pour la première fois sur un exercice plein, a contribué à l'essentiel, soit 5,1%, à la croissance du chiffre d'affaires, a relevé mardi le groupe à Zurich. La division scandinave, fruit de l'acquisition en 2011 de Betonmast Anlegg, a pratiquement doublé ses revenus. Le résultat d'exploitation EBIT ressort à 104,1 millions de francs, contre 93,5 millions l'année précédente. Comme annoncé début février, il dépasse ainsi pour la première fois - et un an plus tôt que prévu - l'objectif à moyen terme de 100 millions, s'est félicité le patron du groupe, Anton Affentranger. Les divisions Real Estate (entreprise générale et développement de projets) et Construction Infra (génie civil, routes et ouvrages d'art) signent quant à elles leur meilleur exercice. L'entreprise, née en 2006 de la fusion de Zschokke et de Batigroup, proposera à ses actionnaires un dividende relevé de 1,10 à 1,40 franc. Travaux à fortes marges L'an dernier, Real Estate a augmenté son chiffre d'affaires de 2,3% à 1,447 milliard de francs et son EBIT de 16% à 52,2 millions. Entreprise générale a remporté de gros contrats, tels la "Park Tower" à Zoug, haute de 81 mètres, une nouvelle résidence pour étudiants ou le siège du groupe JTI, tous deux à Genève. La division Construction Infra a généré un chiffre d'affaires de 1,22 milliard de francs, en hausse de 6,3% sur un an, en dépit de l'hiver précoce et du froid exceptionnel en février. Les ouvrages d'art et travaux spéciaux, à fortes marges, ont connu une très bonne année. La troisième division Industrial Construction a augmenté ses revenus de 43,2% à 376 millions de francs, auxquels les activités dynamiques en Norvège ont contribué pour plus de moitié. Mais le résultat EBIT annuel a plongé de 14% à 26,2 millions, à la peine au Moyen-Orient et dans le domaine Prime Buildings. Renforcement en suisse romande Avec un carnet de commandes à 3,1 milliards de francs au 31 décembre, soit en léger recul de 1,7%, Implenia se dit optimiste pour cette année. Prévoyant une bonne conjoncture dans la construction en Suisse et en Norvège, le groupe relève son objectif EBIT à moyen terme et vise désormais entre 140 et 150 millions. Le 5 février dernier, Implenia a présenté sa nouvelle structure. "Ce sont précisément nos bons résultats qui justifient cette réorganisation", a déclaré Anton Affentranger. Les activités se répartissent désormais sur six divisions sectorielles et régionales, au lieu des trois anciennes. "Modernisation & Development", "Buildings" ainsi que "Tunnelling & Civil Engineering" s'adressent aux clients institutionnels et interrégionaux en Suisse et à l'international. "Construction Suisse alémanique", "Construction Suisse romande" et "Norvège" couvrent quant à elles les marchés régionaux. Le groupe entend ainsi renforcer sa présence en Suisse romande et exploiter notamment le potentiel dans le Chablais valaisan, le Nord vaudois et le Seeland, indique le responsable romand André Métral. Il escompte en outre un retour du gros génie civil tunnelier dans la région. Départ de Moritz Leuenberger Au plan politique, Anton Affentranger, ne craint pas d'effets négatifs pour Implenia de l'initiative Weber sur les résidences secondaires ni des mesures contre la surchauffe immobilière. Il juge en outre que "nombres d'éléments de la loi sur l'aménagement du territoire (LAT) vont dans la bonne direction". La société annonce que l'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger, ne se représentera pas pour élection au conseil d'administration lors de l'assemblée générale du 27 mars. Une personnalité romande devrait en revanche intégrer l'organe de surveillance, en la personne de Chantal Balet Emery, ex-cadre d'economiesuisse. L'arrivée voici deux ans de l'ex-ministre des infrastructures avait suscité de nombreuses critiques. Moritz Leuenberger motive sa décision par "les différences de perception de ce que doit être le rôle d'un administrateur", a-t-il déclaré à la radio alémanique SRF.