Les députés reprennent, le 2 septembre prochain, les travaux de l'Assemblée populaire nationale (APN) en plénière, avec le coup de starter pour la session d'automne. Au-delà de la teneur solennelle des allocutions protocolaires, des projets de lois au programme de l'APN ou en voie de l'être, sont très attendus. La session est prometteuse. Elle sera, sans nul doute, chargée et dense. Le bureau de l'Assemblée réunit, hier, a fait part de dix projets de lois soumis à l'examen des commissions concernées de l'APN. Il s'agit des textes qui concernent les secteurs de l'enseignement supérieur, de l'éducation nationale, de l'éducation et de la formation professionnelle, de la justice, notamment. En dépit de l'importance de ces textes, le projet de la loi de finances 2008 demeure le plus attendu, compte tenu de la situation actuelle de l'économie algérienne et la flambée des prix des produits de première nécessité. En effet, le projet de la loi de finances 2008 fait l'objet d'un riche débat. La Confédération algérienne du patronat, par exemple, a émis des propositions en ce sens. La CAP propose, dans un document dont Le Maghreb détient une copie, au gouvernement d'inclure une série de mesures dans la LF 2008. L'élaboration de lois-programmes pluriannuelles prenant en compte les principaux paramètres prévisionnels sur la base des données macroéconomiques fiables et d'éviter le recours aux lois de finance complémentaires et de faire aboutir les travaux des commissions en charge de l'étude de la fiscalité des collectivités. Pour ce qui est de la fiscalité ordinaire, la CAP émet le vœu de lancer des actions efficaces et coordonnées par les services en charge du contrôle et des mesures de sanctions pour réduire et, à terme, supprimer ces activités et de donner priorité au contrôle de ces activités et soulager l'entreprise citoyenne des contrôles répétitifs, plaidant en faveur de lever cette obligation pour les sociétés unipersonnelles et pour les sociétés dont le chiffre d'affaires est inférieur à dix millions de dinars. D'autres propositions ont été émises, dans un cadre un peu plus global que celui de la LF 2008, par le Forum des chefs d'entreprise. Le FCE est allé jusqu'à conseiller une réévaluation du dinar pour contenir l'augmentation des prix à l'importation et pour renforcer le pouvoir d'achat dans le pays. Le Forum a écrit au gouvernement pour lui faire part de ses "sérieuses préoccupations" quant à sur la gravité de la conjoncture socioéconomique que traverse ces derniers temps le pays, à la veille de la rentrée sociale, notamment. Dans une lettre adressée au chef du gouvernement, le président du FCE, Réda Hamiani, avait appelé à la tenue de réunions de travail gouvernement-patronat, en vue, de "trouver une politique appropriée pour endiguer la crise". Le FCE plaide, entre autres, pour une réflexion sur l'allégement, voire la suppression (momentanée ou définitive) des tarifs douaniers sur les matières premières. Ceux-ci se situent à 30%. Idem pour la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 17% sur laquelle le gouvernement pourrait agir. Bref, en attendant la divulgation des détails du projet de la loi de finances 2008, une question reste de mise : le gouvernement va-t-il prendre en considération les propositions émises par les différentes parties. Contacté, hier, par nos soins, M. Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat se veut rassurant : "Oui, je pense que le gouvernement prendra au sérieux nos propositions", a-t-il dit.