Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a reçu, mercredi dernier, à Téhéran le président pakistanais Asif Ali Zardari et lui a demandé de faire avancer, malgré les hostilités, le projet de gazoduc qui doit acheminer du gaz iranien vers le Pakistan, a annoncé son bureau. Le gazoduc Iran-Pakistan est un exemple important de la coopération entre Téhéran et Islamabad, et malgré les hostilités face au raffermissement de ces liens, nous devons dépasser les oppositions de manière décisive, a déclaré M. Khamenei selon le site leader.ir. Ce gazoduc de 1 800 km, d'un coût global estimé à 7,5 milliards de dollars, devait permettre à l'Iran de livrer 21 millions de M3 de gaz par jour au Pakistan à partir de décembre 2014. Mais depuis son lancement en 2010, le projet a rencontré des difficultés en raison de problèmes de financement du côté pakistanais et de pressions des Etats-Unis qui cherchent à isoler l'Iran pour pousser Téhéran à renoncer à ses activités nucléaires controversées, selon la presse pakistanaise. L'Iran a quasiment achevé les travaux sur son territoire mais le Pakistan n'a pas encore commencé la construction du gazoduc sur les 780 kilomètres prévus de son côté. Pour débloquer le projet, Téhéran a finalement accepté de financer un tiers des 1,5 milliard de dollars nécessaires à la pose du gazoduc côté pakistanais, confiée à une entreprise iranienne. Nous sommes profondément partisans d'un renforcement des liens bilatéraux. Les acteurs internationaux et régionaux ont essayé en vain d'empêcher les liens Iran-Pakistan de s'étendre mais les peuples ont compris comment réagir face aux ennemis de l'islam, a déclaré M. Zardari, selon leader.ir. Le président pakistanais, en visite en Iran pour 24 heures, a également rencontré son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, et les deux hommes ont insisté sur le fait qu'il était dans l'intérêt des deux pays de faire aboutir le projet de gazoduc. L'Iran développe rapidement sa production gazière et a un besoin vital de l'exporter alors que le pays est étranglé par l'embargo pétrolier occidental qui a divisé par deux ses exportations de brut depuis le début 2012. Le Pakistan a de son côté un besoin aigu d'énergie et compte produire 20% de son électricité grâce au gaz iranien. L'Iran possède les deuxièmes réserves mondiales de gaz mais n'en produit actuellement que quelque 600 millions de M3/jour, qui alimentent en quasi-totalité son marché intérieur fautes de moyens de l'exporter. Pour le moment, son seul client est la Turquie qui achète quelque 30 millions de M3/jour.