Un tribunal égyptien a confirmé, hier, la condamnation à la peine capitale à l'encontre de 21 supporters de football pour leur rôle dans les émeutes meurtrières l'an dernier dans le stade de Port-Saïd, selon une retransmission du jugement à la télévision. Il a prononcé une peine de prison à perpétuité pour cinq accusés. L'acquittement a été décidé pour 28 autres. Les 19 accusés restants sur un total de 73 ont été condamnés à des peines de prison plus courtes. Parmi eux, deux responsables de la police, - l'ancien chef de la sécurité à Port-Saïd, le général Mohammed Samak, et le général de brigade Mohamed Saad qui avait à l'époque les clés des portes du stade - ont été condamnés à quinze ans de prison. En février 2012, 74 personnes avaient péri lors d'émeutes déclenchées à la fin d'une rencontre de football entre l'équipe cairote d'Al Ahly et la sélection Al Masry de Port-Saïd, au cours de laquelle Al Masry avait fait subir sa première défaite de la saison à Al-Ahly. Violences récurrentes Des spectateurs sont morts piétinés par la foule paniquée qui tentait de fuir le stade à la suite d'une invasion du terrain par des supporters d'Al Masry. D'autres sont tombés ou ont été jetés du haut des gradins. Des violences éclatent régulièrement à Port-Saïd depuis le prononcé du verdict, le 26 janvier dernier. Au moins huit personnes ont été tuées à Port-Saïd cette semaine, dont trois policiers. La confirmation des sentences risque de provoquer de nouveaux troubles à Port-Saïd mais aussi dans la capitale. Au Caire, le verdict a été accueilli avec soulagement par les supporters d'Al-Ahly. "C'est un verdict juste et qui nous a tous apaisés. Nos martyrs ont été vengés", a déclaré un jeune supporter de 21 ans. Un club de la police incendié au Caire Des bâtiments appartenant à un club de la police ont été incendiés, hier, au Caire, peu après un jugement rendu dans une tragédie du football. Des supporteurs du club de football al-Ahly de la capitale, surnommés les Ultras, ont envahi le complexe situé une île au milieu du Nil et y ont mis le feu, a indiqué de son côté un responsable des services de sécurité. Des résidents du quartier utilisaient des tuyaux d'arrosage pour tenter d'éteindre les flammes. D'autres bâtiments ont eu leurs vitres brisées. Des centaines d'Ultras se dirigeaient également vers le ministère de l'Intérieur, proche de la place Tahrir, dans le centre ville, a rapporté la télévision d'Etat.