Le ministre de l'Intérieur annonce un grand mouvement dans le corps des walis, des secrétaires généraux et des chefs de daïra. Un mouvement pour remédier aux insuffisances constatées par le Premier ministre. Des questions pour commencer et des remarques également. Des questions peuvent quand même se poser. Pourquoi n'y a-t-il pas, à l'instar des rencontres biannuelles " gouvernement-walis ", des rencontres " gouvernement-présidents s'APW " ? Pourquoi n'y a-t-il pas des associations des présidents d'APC, ou des maires comme cela se passe outre-mer ? Il ne s'agit pas de donner aux walis plus de pouvoir, comme les partis en font le reproche, ou alors de donner aux élus plus de pouvoir, mais l'important est que soit recherché un équilibre dans les relations des élus et des walis avec les initiatives portant sur le développement local. Le fait que les campagnes électorales les plus significatives sont plutôt menées par les chefs de partis et non leurs candidats aux élections locales viennent souligner que le développement local n'est pas du ressort des élus locaux. Le développement local n'est pas seulement lié aux décisions que prendra le pouvoir central du fait que d'abord les communes n'ont pas pour prérogatives ni même la capacité financière et même d'encadrement pour créer des emplois massivement , réaliser des usines, construire des logements, et ensuite elles n'ont pas la légalité à lever des impôts locaux pour se financer. L'économie, un domaine étranger à nos élus locaux ? Il y a quand même des candidats à des élections locales qui se proposent de créer des zones d'activité, qui disent disposer d'une politique de mise à disposition du foncier pour créer des opportunités pour la commune, preuve étant qu'il y en a quand même qui pensent qu'il est possible de tirer profit des codes de commune et de wilaya même non révisés en faveur du développement local. Mais, reste-t-il assez de foncier pour créer des zones d'activité ? Le foncier a déjà été gaspillé par les APC passées. Donner plus de pouvoir aux assemblées élus locales, pourrait-il participer à une meilleure efficacité du processus de développement local? Confier tout ce qui concerne le développement local aux élus et tout ce qui relève de la souveraineté aux walis ? Les walis se retrouveraient à contrôler du point de vue réglementaire. La conformité à la loi des délibérations des assemblées locales. Faudrait-il donc séparer les fonctions économiques des fonctions de souveraineté ? Il est vrai que les programmes lancés par les institutions centrales participent au développement local, mais le problème est que les communes n'ont pas et peut-être ne savent pas s'intégrer dans cette dynamique centrale pour compléter celle-ci par des actions locales. On voit par exemple que les autorités élues locales n'inspectent pas les chantiers lancés par le gouvernement dans le cadre du développement national puisque ceux-ci auront quand même des implications locales.