Quand l'Occident est entré en Afghanistan, son objectif avoué était la victoire sur le terrorisme international. C'est le contraire qu'il a atteint. Depuis le 11 Septembre, dans le monde entier, le nombre d'attentat-suicide a augmenté considérablement. Pour chaque terroriste tué, des douzaines de nouveaux se sont levés. Les guerres antiterroristes sont des programmes à produire le terrorisme. Entre-temps, le monde islamique grouille de terroristes nationaux et de " djihadistes ambulants " étrangers. Ils sont surtout financés par des organisations privées. Ceux-ci ont intérêt à répandre leur islamisme radical wahabite-salafiste auquel adhérent, mondialement, que 2 % des musulmans. Contrairement à ce que l'alarmisme des hommes politiques occidentaux laisse supposer, l'Europe a jusqu'à maintenant pratiquement été épargnée par le terrorisme d'Al-Qaida. D'après Europol, en 2010, seulement trois des 249 attaques terroristes réussies ou tentées ont eu des motifs islamistes. En 2011, aucune des 174 attaques en Europe n'était motivée par l'islamisme. La plupart des auteurs étaient des séparatistes ou des extrémistes de gauche. A ce sujet, Jùrgen Todenhofer, ex-député au Bundestag (1972-90) pour la CDU, estime qu'on ne doit pas laisser le monde musulman seul avec son problème du terrorisme. Finalement, c'est la politique agressive de l'Occident durant des siècles envers le monde musulman qui est la cause principale de ce fléau. La Palestine, l'Afghanistan et l'Irak ne représentent que les exemples les plus récents de cette politique fatale ". Ce sont les sponsors du Golfe soutenant le terrorisme qui sont responsables de la propagation épidémique du terrorisme. Al Qaïda ne saurait pas suivre sans les dollars. Mais l'Occident n'ose pas faire face à ce problème central de la lutte antiterroriste. Il prétend que la monarchie saoudite a conclu un pacte quasi mafieux avec les parrains du terrorisme. C'est seulement aussi longtemps qu'elle ne dérange pas ces cercles, qu'elle sera à l'abri d'attaques terroristes. Sa retenue envers les instigateurs du terrorisme serait donc compréhensible. L'Occident serait largement dédommagé pour sa compréhension par du pétrole. Cependant pour Jùrgen Todenhofer, le pétrole n'est pas la seule raison pour laquelle l'Occident ne s'occupe pas de l'Arabie saoudite, c'est-à-dire de l'arrière-pays du terrorisme. " Le terrorisme islamiste s'est avéré être un prétexte utile pour justifier des offensives à caractère militaire. Après la chute' de l'Union soviétique il est devenu le spectre le plus important des USA, bien que Colin Powell se soit plaint encore en 1991 '' de ne plus avoir de voyous ". Mais *quand l'occident mène ou exige des guerres anti-terroriste, il s'agit de tout autre chose. En Afghanistan, c'est la position centrale géostratégique en Asie ; en Irak, c'est le pétrole ; dans le conflit avec " l'Etat te ", soit-disant accro du nucléaire, l'Iran, il s'agit de l'hégémonie au Moyen-Orient. Au Mali, par exemple, il y a de l'Uranium du pays voisin du Niger. S'il n'y avait, dans l'ex-colonie " Afrique occidentale française " que du sable, les Touareg, les terroristes ou les Maliens pourraient se quereller autant que cela leur plait. Mais c'est en Syrie que le cynisme de la politique occidentale contre le terrorisme a atteint son comble. Plus de 50 000 rebelles armés y combattent le régime du président Assad. 40 000 rebelles sont, selon les informations des opposants démocratiques, des extrémistes islamistes. 15 000 parmi eux au moins reconnaissent le front Al- Nosra, un groupuscule qui s'est séparé d'Al Qaïda, et parmi eux des milliers de djihadistes étrangers. Si bien qu'il n'y a qu'une minorité de rebelles à se battre pour la démocratie. En cas de victoire des rebelles extrémistes, ce n'est pas un Etat modèle démocratique qui s'annoncerait, mais un " émirat " de fanatiques religieux avec participation d'Al Qaïda. Pour Al Qaïda, ce serait alors le plus grand triomphe politique depuis son existence. Les rebelles syriens reçoivent de l'argent et des armes. L'Occident assure politiquement les arrières de toute la rébellion, y compris d'Al Qaïda. De facto, l'Occident est allié d'Al Qaïda " Donc au Mali contre, en Syrie avec Al Qaïda, on ne peut pas être plus cynique. " Assad est un dictateur. Le roi de l'Arabie saoudite et l'émir du Qatar aussi. Pour les USA, ainsi que pour les despotes de ces deux monarchies, il ne s'agit pas de démocratie en Syrie. Leur objectif est l'élimination d'un allié important de l'Iran à leurs yeux devenu trop puissant par la guerre de l'Irak. Qu'un des peuples les plus aimables et multiethnique de l'Arabie soit brisé, cela n'intéresse pas nos '' stratèges mondiaux''. Ils ne s'intéressent pas non plus au fait qu'en cas de victoire des extrémistes deux millions de chrétiens pourraient perdre leur patrie ". Il y a des solutions raisonnables dans cette tragique guerre fracticide. " Ce sont les USA qui en détiennent la clé. Comme jadis avec les dirigeants de l'Union soviétique. Ronald Reagan n'a jamais exigé qu il démissionne avant d'entamer des négociations de paix ". Ainsi les Américains pourraient imposer le cessez-le-feu, tant attendu par le peuple syrien. La Russie pourrait suivre l'exemple. L'armistice devrait être utilisée par Assad pour négocier avec toutes les franges de la société y compris l'opposition en exil et les rebelles syriens qui devraient rendre leurs armes.