Le dossier Khalifa alimente à nouveau l'actualité nationale, après un silence qui a duré près de deux mois. En effet, depuis hier tous les regards sont braqués sur la suite que devait donner la justice britannique aux autorités françaises qui ont demandé l'extradition de l'ancien golden-boy algérien, Rafik Moumène Khalifa. Ce dernier est toujours poursuivi dans l'Hexagone pour des chefs d'inculpation ayant trait à l'abus de confiance, détournement d'actifs et dissimulation de comptabilité. Le verdict est finalement tombé hier après-midi comme un coupret. Un juge britannique a donné son feu vert à l'extradition vers la France de l'ex-magnat algérien Rafik Khalifa. Décision qui est, faut-il le noter, susceptible d'appel. Depuis plusieurs mois, la justice française n'a pas cessé de multiplier ses démarches pour le transfert de l'ex-PDG du groupe Khalifa pour être jugé sur le sol français et demeure attentive à la suite que donnera la justice anglaise à sa demande. Cette dernière devait statuer sur cette affaire au début du mois en cours avant qu'elle ne reporte son audience pour la journée d'hier. Moumène Khalifa est poursuivi en France sur la base de renseignements aboutissant à sa responsabilité dans le détournement de fonds des filiales du groupe Khalifa basées sur le territoire français. Pour élucider cette affaire, la justice française a fait appel au patron du groupe dissous. En tout cas, la question de l'extradition de Moumène Khalifa vers la France est loin de dépendre uniquement des seules formalités administratives et judiciaires. L'enjeu de cette affaire n'est pas sans avoir des répercussions politiques. En effet, la justice britannique a toujours manifesté de l'hésitation pour le transfert de l'ancien patron du groupe Khalifa vers la France. La satisfaction de la demande de Paris a été, ensuite, conditionnée par la justice britannique par des garanties sur la protection de l'inculpé. Londres craint, en effet, à ce que celui-ci soit transféré par Paris vers son pays, l'Algérie, qui a toujours demandé son extradition. La justice algérienne n'a pas cessé de multiplier les démarches auprès de Londres pour obtenir l'extradition de l'ancien patron du groupe Khalifa que le tribunal criminel près la cour de Blida a condamné en mars dernier à la prison à vie dans le cadre du procès relatif à la caisse principale de Khalifa Bank. A cet égard, l'Algérie a remis aux autorités britanniques un dossier comprenant tous les éléments concernant l'inculpation de Moumène Khalifa et le ministère de la justice a mené une véritable bataille diplomatique pour obtenir cette extradition. Tayeb Belaïz a confirmé, à cet égard, que des représentants de son département ont eu à se déplacer à Londres plusieurs fois pour obtenir cette extradition et ce, après l'émission d'un mandat d'arrêt international contre Khalifa par le tribunal criminel de Blida. Son extradition demeure toujours compromise eu égard à l'opposition des ONG et du parlement britannique auxquels est toujours confronté le gouvernement britannique. Par ailleurs, il y a lieu de noter que le tribunal de Chéraga continue d'enquêter sur l'affaire Khalifa et plusieurs personnes impliquées dans cette escroquerie ont été interrogées soit par ce tribunal ou par la Cour suprême. Abdelmoumène Khalifa a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité en Algérie, où il a été reconnu coupable, le 22 mars, d'"association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux".