Lorsque les pays développés et les pays non développés se proposent d'entrer ensemble dans une zone de libre-échange, la question se pose réellement de savoir dans quel sens vont circuler les marchandises et dans quel sens vont circuler les capitaux. En réalité, les sens sont connus d'avance. Les pays développés n'évoquent pas ce genre de différences pour leur trouver des compensations. Mais, tout de même, l'Algérie en est assez consciente, c'est ce qui explique sa réticence à l'OMC. Se précipiter vers son intégration Les experts se demandent encore ce que l'Algérie " ira faire dans cette galère. " Un effondrement de notre industrie, serait-il à attendre , quand bien même qu'il y ait une nouvelle volonté à financer la création de nouvelles entreprises publiques, ce qui constitue vraiment une réorientation de la politique industrielle, laquelle a besoin de la durée et laquelle a également besoin que s'instaure une paix sociale avec pour implication un pacte de croissance et la mobilisation de toutes les forces disponibles pour y parvenir, c'est-à-dire pour rendre notre économie performante avant que ne s'épuise l'échéance du total démantèlement des barrières tarifaires. Pour le moment, il faudrait donner un sens aux insuffisances dont parle le Premier ministre. La correction, ou le réajustement du plan d'action qui devrait certainement prendre en considération les causes des insuffisances constatées jusqu'ici, car il ne faudrait pas que soient reconduites les mêmes contradictions qui ont servi d'obstacles à tout ce qui a été employé comme démarche étatique, où en est-il dans la réalisation des objectifs qui lui étaient fixés ? Certainement qu'il y a un consensus, celui de ne pas aller maintenant au combat économique contre des économies performantes. L'impression générale qui domine est que les pays performants nous recommandent de suivre leur modèle de gestion, d'appliquer les mêmes critères de conduite de l'économie pour que, par miracle, toutes les différences s'estompent. Or, pour ce qui concerne la mise à niveau, graduelle, ne peut pas être instantanée, et devrait impérativement produire tous les effets qui peuvent être attendus avant l'entrée de notre pays à l'OMC, ce qui paraît impossible à réaliser, avec le risque à peu près certain d'augmenter davantage notre capacité à être de bons importateurs, à hauteur des ressources que nous procurent les hydrocarbures. Il est à saisir l'essentiel des différences entre les économies à mettre à niveau et celles qui n'ont pas besoin de ça, car performantes, et dominant le marché international. Entre les économies performantes, elles s'expriment par la moindre quantité de travail à mobiliser et le plus de capital, ce qui reviendrait à dire que les besoins en main-d'œuvre sont moins importants. Entre les pays en développement et les pays développés, les différences s'expriment par le fait que la technologie est disponible et maîtrisée d'un côté et par le niveau très faible de modernité industrielle de l'autre. Notre ministre en est conscient, il parle beaucoup de transfert de technologie et d'un savoir-faire.