Lorsque les pays développés et les pays non développés se proposent d'entrer ensemble dans une zone de libre-échange, la question se pose réellement de savoir dans quel sens vont circuler les marchandises et dans quel sens vont circuler les capitaux. En réalité, les sens sont connus d'avance. Les pays développés n'évoquent pas ce genre de différences pour leur trouver des compensations. L'impression générale qui domine est que les pays performants recommandent aux autres, à nous autres, de suivre leur modèle de gestion, d'appliquer les mêmes critères de conduite de l'économie pour que, par miracle, toutes les différences s'estompent. Or, pour ce qui concerne la mise à niveau, celle ci est graduelle, ne peut pas être instantanée et devrait impérativement produire tous les effets qui peuvent en être attendus avant l'entrée de notre pays dans l'OMC, ce qui parait bien impossible à réaliser, avec donc le risque à peu près certain que nous augmenterons davantage notre capacité à être de bons importateurs, à hauteur des ressources que nous procurent les hydrocarbures. Le plan d'action devrait certainement prendre en considération les causes des imperfections constatées jusqu'ici, car il ne faudrait pas que soient reconduites les mêmes contradictions qui ont servi d'obstacles à tout ce qui a été employé comme démarche étatique. Où en est-on dans la réalisation des objectifs qui lui étaient fixés ? Aller au combat économique contre des économies performantes avec toutes nos faiblesses ? Il est à saisir l'essentiel des différences entre les économies à mettre à niveau et celles qui n'ont pas besoin de ça, car performantes et dominant le marché international. Entre les économies performantes relles s'exprimeraient par la moindre quantité de travail à mobiliser et le plus de capital, ce qui reviendrait à dire que les besoins en main-d'oeuvre sont moins importants. Entre les pays en développement et les pays déjà développés, les différences s'exprimeraient par le fait que la technologie est disponible et maîtrisée d'un côté et par le niveau très faible de modernité industrielle d'un autre côté. Un effondrement de notre industrie serait il à attendre, quand bien même il y a une nouvelle stratégie industrielle laquelle a besoin de la durée et laquelle a également besoin que s'instaure une paix sociale avec pour implication un pacte de croissance et la mobilisation de toutes les forces disponibles pour y parvenir, c'est-à-dire pour parvenir à rendre notre économie performante avant que ne s'épuise l'échéance du total démantèlement des barrières tarifaires.