Le président de l'Union nationale des boulangers (UNB), Youcef Kalfat, a démenti, hier à Alger, le recours de l'UNB à une grève nationale pour soutenir ses revendications relatives notamment à "la marge de bénéfice qui ne devrait pas être inférieure à 20% afin de couvrir les charges liées à la confection du pain. Mieux encore, le président Kalfat précise que l'UNB ne demande pas l'augmentation du prix du pain mais de revoir la subvention des matières premières, en tenant compte des dépenses liées à l'énergie, du prix de la levure et du sel et du coût de la main-d'œuvre. D'ailleurs ce n'est pas la première fois qu'une telle rumeur circule puisque la dernière remonte à la fin du mois de février dernier, où l'Union des commerçants avait été obligée d'annoncer qu'aucun mouvement de protestations n'est prévu de la part des boulangers. Une réaction relayée par la Fédération algérienne des boulangers (FAB) qui affirme qu'elle n'envisageait aucune grève démentant ainsi les informations sur l'intention des boulangers de baisser le rideau le premier week-end de ce mois de mars 2012. D'autant que le ministère du Commerce a promis la révision de leur marge bénéficiaire, principale revendication de la corporation. A ce moment-là, l'UGCAA a avait bien souligné qu'un dialogue sérieux est engagé entre le gouvernement le ministère du Commerce et l'Union nationale des boulangers algériens pour trouver des solutions à même de satisfaire toutes les parties. D'autre part et après avoir démenti cette rumeur hier, le président de l'Union nationale des boulangers (UNB), a appelé à la nécessité de renforcer le contrôle sur la matière première qui entre dans la composition du pain, notamment le sel non iodé utilisé par certains boulangers. C'est ainsi qu'il avait précisé également dans une conférence de presse qu'"Environ 10% des boulangers utilisent du sel non iodé, car moins coûteux que le sel traité négligeant le risque d'une telle démarche sur la santé du consommateur". Insistant sur le renforcement du contrôle du sel utilisé, l'intervenant a indiqué qu'environ 72 millions de baguettes sont consommées au quotidien. Est-il besoin de rappeler aussi qu'au mois de février dernier, le ministre du Commerce avait affirmé que son département procédera, dans les prochains jours, à la révision de la marge bénéficiaire des boulangers. Seront concernés par cette mesure les boulangers qui fabriquent uniquement le pain et installés notamment dans les petites villes et en milieu rural. Le ministère, qui reconnaît les problèmes liés à la marge bénéficiaire rencontrés par les boulangers, a précisé qu'il a été destinataire de propositions de la Fédération nationale des boulangers. Ces dernières sont actuellement en cours d'examen, précise le département de Benbada qui a réitéré son refus de faire augmenter le prix du pain. "Le gouvernement a pris le dossier des boulangers en main. Il est en train de l'examiner avec un groupe de travail qui devrait communiquer ses conclusions prochainement", a fait savoir M. Ait Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce. Et c'est ainsi qu'une commission mixte composée notamment de représentants des ministère du Commerce, des Finances, de l'UNB, de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et du groupe industriel Eriad (Entreprise des industries alimentaires, céréalières et dérivés) doit entamer, aujourd'hui, une enquête nationale pour évaluer le coût réel de la baguette de pain. Les résultats de cette enquête permettront de définir les démarches à suivre pour répondre aux revendications des boulangers afin d'améliorer leurs revenus sans augmenter le prix du pain. A noter que les boulangers revendiquent une nouvelle marge bénéficiaire de 15% sur le prix de revient du pain. Youcef Kalafat, président de l'UNB (relevant de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, UGCAA), affirme que "les boulangers ne veulent pas augmenter le prix du pain, mais réclament la satisfaction de leur principale revendication qui est de fixer la marge bénéficiaire à pas moins de 15% sur le prix de revient". Le prix d'une baguette de pain est estimé à 9,85 DA par l'UNB et à 8 DA par le ministère du Commerce. Quant au nombre de boulangeries déclarées par la fédération, il est de 21 000 à l'échelle nationale réparties entre ceux possédant un registre du commerce (commerçants) et ceux possédant la carte d'artisan (fabricant de pain).