L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, qui se trouve depuis mercredi au Maroc, dans le cadre d'une tournée régionale, a souligné jeudi à Rabat l'"urgence" du règlement de la question sahraouie, au regard de la situation prévalant au Sahel. "La situation dans la région du sahel et de son voisinage rend une solution plus urgente que jamais" de la question du Sahara occidental, a déclaré M. Ross à la presse à l'issue d'un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Dine El Otmani. Il a indiqué que sa nouvelle tournée, qui doit s'achever le 3 avril prochain, est "consacrée à la recherche d'une solution à la question du Sahara occidental conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité", ajoutant qu'il a eu, à cet égard, des entretiens "approfondis" avec les responsables politiques marocains sur "les meilleurs moyens de faire avancer le processus de négociations". Il a annoncé, à cette occasion, qu'il présentera "les conclusions de cette tournée au Conseil de sécurité le 22 avril prochain". Arrivé mercredi au Maroc, M. Ross s'est entretenu le même jour avec les présidents des deux chambres du parlement marocain, respectivement Karim Ghellab (chambre des représentants) et Mohamed Cheikh Biadillah (chambre des conseillers) ainsi qu'avec le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Après Rabat, M. Ross se rendra à compter de vendredi, et pour la deuxième fois depuis sa nomination en 2009, au Sahara occidental, notamment dans les villes d'El Ayoun et de Dakhla, selon des sources médiatiques. Son séjour au Sahara occidental devrait durer cinq jours, ajoute-on de mêmes sources. Mardi, l'émissaire onusien était à Madrid où il avait eu un entretien avec le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, Gonzalo de Benito, a-t-on indiqué de sources officielles espagnoles. Cette nouvelle visite de M. Ross dans la région intervient après celle effectuée en octobre dernier, à la suite de laquelle il avait présenté un rapport devant le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. L'envoyé personnel de Ban Ki-moon avait alors exprimé sa "forte préoccupation" du statu quo en prévenant que s'il perdurait, "ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région". A la fin janvier dernier, M. Ross avait entrepris, dans ce cadre, des consultations afin d'établir un soutien international supplémentaire pour les négociations en effectuant une visite, tout d'abord, à Washington où il s'était entretenu avec de hauts responsables du Département d'Etat américain. Après les Etats-Unis, il s'était rendu successivement en Russie, en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suisse.