Quand on posait la problématique de la paix dans le Sahel, et d'abord dans le Mali, et qu'on disait que le choix est à faire par les armes ou le dialogue, on oublie d'ajouter qu'inconditionnellement, ce choix est à faire accompagner par d'aide sérieuse au développement. On n'a pas encore vu un forum ministériel, pour ne pas dire de chefs d'Etat, qui sera consacré à l'aide au développement et surtout à l'efficacité des politiques qui seront menées. Actuellement, les pays qui sont intervenus militairement, dont principalement la France, et surtout le Nigéria qui veut coordonner l'action sur le terrain, sont effectivement en train de parler d'argent. Mais de quel argent ? De celui qui financera leur intervention et leur séjour apparemment long sur le territoire malien, au nord du Mali plutôt. Alors, ils demandent à l'Onu de prendre sous sa tutelle la MISMA, la force d'intervention dans le nord du Mali. Pour cela, il faudrait utiliser les concepts onusiens, soit une force d'interposition, soit une force d'imposition, ce qui ne veut pas dire la même chose. En tout cas, il ne s'agit pas de force de maintien de la paix, car il n'y a pas de paix à maintenir. Il y a deux types d'opérations à mener : la lutte contre le terrorisme, et la réconciliation nationale nord-sud au Mali. On parle uniquement de la première mais pas de la deuxième. Alors que l'instabilité qui offre un large boulevard au terrorisme provient du Nord et des relations entre le Nord et le Sud. Les populations dans le Nord entendent bien le bruit des canons, mais pas celui des promesses d'aide économique, ou plutôt de développement. N'est-ce pas que le gouvernement malien, lui-même, répète que la paix est revenue dans le Nord, et que les terroristes ont perdu la guerre ? Ne serait-il pas le moment de parler de projets de développement pour le nord du Mali ?