Les participants à la réunion des pays voisins du Mali ont suggéré à ce que la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) soit «dotée d'un mandat robuste». Le projet défendu par l'Union africaine (UA) de transformer, à terme, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) en une opération de l'ONU ou en une force de stabilisation fait désormais consensus au sein des pays de la région du Sahel. Même le gouvernement malien de transition, qui y était opposé il y a quelques jours, ne semble plus voir d'objection au débarquement sur son territoire des Casques bleus. Les participants à la réunion des pays voisins du Mali – consacrée à la sécurité dans la région et dont les travaux se sont clôturés dimanche soir à Nouakchott – ont d'ailleurs suggéré à ce que cette force soit, à l'avenir, «dotée d'un mandat robuste». La preuve que ce projet de force de stabilisation est déjà ficelé au sein des instances internationales est venue d'Edmond Mulet, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. Celui-ci a révélé, au début de la semaine à Bamako où il se trouvait en visite, que la «présence complète de la mission de stabilisation» des Nations unies au Mali sera effective en juillet prochain pour remplacer la Misma et le gros de l'armée française. «Juillet pourrait voir le transfert de la Misma vers la mission de stabilisation de l'ONU», a fait savoir à la presse M. Mulet, précisant néanmoins qu'«il ne s'agit pas d'une force d'interposition». «On ne fait pas tampon entre le Nord et le Sud. Les membres du Conseil de sécurité et les Etats membres sont très clairs pour que le Mali étende son autorité sur tout le territoire», a précisé le responsable onusien. M. Mullet a souligné, en outre, qu'un déploiement devait être précédé par un vote au Conseil de sécurité de l'ONU. «La souveraineté du Mali est l'objectif principal de cet appui international», a-t-il insisté. Les Burundais et les Mauritaniens en renfort Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dont le pays mène depuis le 11 janvier dernier une guerre sans merci aux groupes terroristes implantés dans le nord du Mali, a récemment affirmé lui aussi que «passer du cadre actuel (...) à un nouveau dispositif diplomatique accepté par tous les membres du Conseil de sécurité (une opération de maintien de la paix, ndlr) devrait probablement être votée au mois d'avril et appliquée deux mois plus tard». La Misma déploie actuellement au Mali environ 6300 soldats d'Afrique de l'Ouest et du Tchad, auxquels s'ajoutent quelque 4000 soldats français. Elle pourrait mobiliser au total jusqu'à 10 000 hommes. Aux forces africaines actuellement dans la Misma, qui inclut depuis peu le contingent tchadien, pourraient s'ajouter d'autres unités, notamment burundaises et mauritaniennes. A rappeler que la réunion d'une journée sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, abritée par la capitale mauritanienne, a traité de la coopération des pays voisins du Mali dans le domaine du renseignement et du contrôle des frontières. Il était notamment question de mettre en place des arrangements sécuritaires pour la région sahélo-sahélienne dans le cadre de l'architecture africaine de paix et de sécurité. Le Mali, ses voisins immédiats et d'autres pays de la région, l'UA et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'organisme Unité fusion et liaison (UFL) et le Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc), ainsi que des partenaires internationaux, à savoir l'Union européenne (UE), les Nations unies et des membres permanents du Conseil de sécurité y ont pris part. Les participants à la réunion ont ainsi affirmé, à l'occasion de ce rendez-vous, leur détermination à déployer tous leurs efforts pour faire face aux défis sécuritaires liés notamment au terrorisme, à la criminalité transfrontalière et à la prolifération d'armes. Aussi, ont-ils convenu de la nécessité de tout entreprendre pour consolider les avancés enregistrées sur le plan sécuritaire, de faciliter la mise en œuvre du mandat de la Misma et de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région. Les participants se sont engagés également à renforcer la sécurité aux frontières à travers des «mesures spécifiques et appropriées» pour prévenir et empêcher les mouvements des groupes terroristes et criminels. Les pays concernés ont deux semaines pour rendre compte à la commission de l'Union africaine des mesures prises et des modalités de leur mise en œuvre.