Un séminaire sur le climat d'investissement en Algérie est prévu le 24 janvier prochain dans la capitale française. Initiée par le Medef, principale organisation patronale française, cette rencontre tentera d'analyser la présence des entreprises françaises sur le marché algérien. Elle évoquera également les opportunités d'investissements en Algérie dans le cadre du Programme de soutien à la croissance économique 2005-2009 lancé par le gouvernement. Hors secteur des hydrocarbures, la France est le principal partenaire commercial de l'Algérie, avec quelque 200 entreprises françaises opérant dans le pays, qui génèrent 8 000 emplois. A noter aussi que les échanges économiques globaux algéro-français ont augmenté de 13,6% pour les dix premiers mois de l'année 2005 par rapport à la même période de 2004. Ils ont été estimés à 7,47 milliards de dollars. Mais une lecture de ces échanges montrent qu'ils restent relativement figés dans leur structure traditionnelle : les importations algériennes à partir du marché français se composent toujours de biens diversifiés, contre des importations françaises à plus de 95% de produits exclusivement liés aux hydrocarbures. Les investissements français ne représentent que 4% du montant global des investissements étrangers en Algérie, selon les chiffres de l'Agence algérienne du développement des investissements (Andi). Pourtant, l'Agence officielle française de promotion des entreprises françaises à l'étranger a noté que "les choses évoluent en Algérie, que la pression fiscale y est conforme aux normes internationales". Elle reconnaît néanmoins qu'"il y a une certaine frilosité" de la part des opérateurs français. Les groupes français sont, en effet, en perte de vitesse ces dernières années. Ils sont fortement concurrencés par les entreprises chinoises et les investisseurs arabes, plus offensifs et moins frileux C'est d'ailleurs pour inciter davantage les promoteurs français à se déployer en Algérie que le Medef organise ce genre de rencontres afin de faire découvrir les multiples opportunités d'affaires qu'offre le marché algérien. Rappelons à ce propos qu'une délégation de plus de 70 membres du Medef, conduite par la présidente de l'organisation patronale française Laurence Parisot, est venue à Alger durant le mois de mai dernier pour une visite de deux jours. Les membres de la délégation, parmi lesquels 55 chefs d'entreprise des secteurs économiques tels que les banques, l'énergie, la construction, les services, l'industrie et l'agroalimentaire, ont rencontré les principales autorités en charge des dossiers économiques et financiers, dont Mourad Medelci, alors ministre des Finances et Hamid Temmar, ministre des Participations de l'Etat et de la promotion des investissements. Les représentants du Medef ont pu également échanger les idées avec des patrons algériens. Ces contacts visent à développer les relations d'affaires entre les deux pays. C'est en tout cas la volonté exprimée par le président du comité Algérie du Medef, Yves-Thibault de Silguy, qui avait lancé un appel solennel aux entreprises françaises les invitant à "être plus présentes et surtout plus audacieuses en Algérie". Du côté algérien, quelque 60 chefs d'entreprise algériens se sont déplacés à Paris en juin dernier sous la houlette du Forum des chefs d'entreprise (FCE) .Ces derniers ont eu à discuter avec leurs homologues français sur la manière de faire "avancer et progresser" leurs relations. A souligner enfin que le FCE envisage d'organiser, d'ici la fin de l'année en cours, une rencontre avec le Medef ainsi que les différentes organisations patronales des pays du Maghreb. Selon le président du FCE, M. Redha Hamiani, qui avait fait cette déclaration en marge d'un séminaire sur la gouvernance d'entreprise. "Les différentes organisations patronales des pays du Maghreb vont se réunir avec le Medef français et le FCE pour tisser des liens d'affaires et un partenariat Win-Win (gagnant-gagnant) entre les deux rives de la Méditerranée", avait déclaré le président du FCE.