Le délai de fin juillet évoqué par le président malien Dioncounda Traoré pour l'organisation d'élections présidentielle et législatives au Mali "peut être révisé si nécessaire", a affirmé vendredi à Bamako le ministre malien de l'Administration territoriale (Intérieur). Le président Traoré avait affirmé fin janvier à Addis Abeba qu'il espérait pouvoir organiser des élections avant le 31 juillet, alors que les armées malienne, française et de plusieurs pays africains sont engagées depuis mi-janvier dans des opérations pour reconquérir le nord du pays tombé en 2012 aux mains de groupes islamistes armés. L'organisation des élections "dépendra de l'opportunité des opérations militaires" en cours, a dit le ministre, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, ajoutant: "le délai de juillet peut être révisé si nécessaire". "Notre objectif (...) n'est pas de tenir des délais mais de sortir de la crise", a-t-il ajouté lors d'un forum à Bamako. "Les élections pour fin juillet, nous allons nous donner les moyens de le faire. Nous allons organiser nous-mêmes les élections et la communauté internationale nous assistera". Il a évoqué des "arrangements politiques nécessaires" pour la tenue des scrutins et "pour une paix durable" au Mali, qui compte "120 partis et une dizaine de regroupements politiques". "Nous avons conscience qu'il sera difficile d'organiser les élections fin juillet avec la participation des réfugiés" et déplacés, a-t-il reconnu. D'après des estimations de l'ONU, les violences depuis janvier 2012 ont poussé environ 400.000 personnes à fuir leurs domiciles. Fin janvier dernier, l'Assemblée nationale malienne a voté, à l'unanimité, une "feuille de route politique qui prévoit notamment la tenue d'élections générales mais ne fixe aucune date. Ces élections devraient mettre fin à la transition entamée à la suite du coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 contre le régime d'Amadou Toumani Touré, putsch qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui y ont commis pendant dix mois de nombreuses exactions. Ces groupes, chassés de deux des plus grandes villes du Nord - Tombouctou et Gao - par l'opération militaire en cours, avaient éliminé du terrain les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) auxquels ils étaient alliés quand le MNLA a lancé son offensive en janvier 2012.