Les Bourses européennes ont débuté sur un rebond hier, après avoir accusé leur plus forte baisse journalière de l'année vendredi, sous le coup de mauvaises statistiques de l'emploi aux Etats-Unis, tandis que la Bourse de Tokyo a fait un bond en avant et que le yen poursuit sa chute, la Banque du Japon ayant démarré sans tarder ses achats d'obligations d'Etat. Le rejet par la Cour constitutionnelle du Portugal de quatre des neuf mesures d'austérité du gouvernement pèse néanmoins sur la Bourse de Lisbonne et sur les obligations portugaises. Le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, a annoncé que les dépenses publiques seraient réduites pour compenser cette invalidation. À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,59% à 3 685,02 points dans les premières cotations. À Francfort, le Dax reprend 0,2% et à Londres, le FTSE avance de 0,5%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 rebondit de 0,5% aussi, après avoir abandonné 1,38% vendredi. Toutefois, la Bourse du Portugal recule encore de 1,4%. La Bourse de Tokyo a encore bondi de 2,8%, toujours soutenue par les mesures d'assouplissement monétaire sans précédent de la Banque du Japon.
Paris en hausse grâce à des rachats, le climat est lourd La Bourse de Paris gagnait 0,70% hier matin, entamant une séance d'achats à bon compte après trois reculs consécutifs, mais les investisseurs restaient préoccupés par l'évolution de la croissance mondiale et surveillaient l'évolution de la situation au Portugal. Le CAC 40 progressait de 25,83 points pour s'inscrire à 3 698,50 points. Les investisseurs profitent de chasses aux bonnes affaires, mais le climat est lourd et l'inquiétude demeure sur la croissance mondiale après les chiffres décevants sur les embauches en mars aux Etats-Unis. Sur le front des valeurs le titre Air France, déjà fortement pénalisé vendredi par les craintes d'un développement de la grippe aviaire, continue à céder du terrain sous le coup d'une dégradation par BofA Merrill Lynch. Le titre perd 1,32% à 6,64 euros. Du coté des hausses, JC Decaux gagne 1,68% à 20,33 euros, après l'annonce du départ de son président fondateur et son remplacement par Gérard Degonse, actuel directeur général délégué du groupe et ancien responsable de ses finances. Les valeurs qui avaient fortement chuté vendredi à l'exemple de celles dans le secteur du luxe regagnent du terrain: LVMH (+1,23% à 131,5 euros), Hermès (+1,42% à 264,3 euros), PPR (+0,73% à 166,55 euros). Technip qui a remporté un important contrat, d'au moins 500 millions d'euros, au large du Congo auprès du pétrolier Total, progresse de 1,65% à 83,12 euros. Altran qui a annoncé l'acquisition du bureau d'études AirCad spécialisé dans l'aménagement intérieur des cabines d'avions privés, pour un montant non dévoilé, gagne 0,94% à 5,41 euros.
Londres: le FTSE en hausse (+0,33%) La Bourse de Londres a ouvert en hausse hier matin, alors que l'attention se détourne des mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour se concentrer sur les résultats d'entreprises. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenant 20,39 points dans les premiers échanges, soit 0,33%, par rapport à la clôture de vendredi, à 6 270,17 points. Le marché londonien était tiré par le secteur minier, avec ENRC (+5,80% à 257,2 pence), Kazakhmys (+3,84% à 378,8 pence) ou Vedanta Resources (+1,05% à 1 058 pence). International Airlines Group (IAG), la maison mère de British Airways et Iberia, rebondissait de 1,67% à 238,8 pence, après avoir chuté vendredi avec le reste du secteur aérien en raison des craintes sur la grippe aviaire en Chine. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a assuré hier qu'il n'y avait aucun signe d'une transmission d'homme à homme du virus H7N9 dans ce pays. Le groupe de distribution Marks & Spencer reculait pour sa part de 1,02% à 372,9 pence. Il doit publier dans la semaine un rapport d'activité portant sur son quatrième trimestre, qui devrait encore témoigner de ses difficultés dans le secteur de l'habillement, selon des analystes.
Francfort: le Dax reprend quelques couleurs La Bourse de Francfort reprenait quelques couleurs hier en matinée, après sa glissade de vendredi, mais l'entrain des investisseurs restait néanmoins freiné par les craintes entourant la situation économique de la zone euro. L'indice vedette Dax progressait de 0,34% à 7 684,94 points et l'indice des valeurs moyennes MDax était un peu plus dynamique avec une hausse de 0,89% à 13 038,23 points. En troisième position du Dax, derrière Heidelbergcement (+1,43% à 53,36 euros) et BASF (+1,26% à 67,71 euros), Deutsche Bank gagnait 1,04% à 30,58 euros. La première banque allemande a avancé sur plusieurs cessions: tout d'abord, la banque Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG), via sa branche américaine Union Bank, va acquérir la filiale de prêts immobiliers aux Etats-Unis de Deutsche Bank pour 3,7 milliards de dollars. Par ailleurs, l'entrepreneur italien Maurizio Borletti a confirmé au quotidien français les Echos la vente prochaine des grands magasins du Printemps, actuellement détenus à 70% par Deutsche Bank, à des investisseurs qataris. Parmi les autres valeurs recherchées figurait le groupe de pharmacie et de chimie Bayer (+1,04% à 79,89 euros), qui a annoncé, hier, que son médicament Riociguat allait bénéficier d'un examen prioritaire par les autorités sanitaires américaines, dans le traitement de l'hypertension pulmonaire artérielle. Les autres valeurs du secteur de la chimie étaient également en forme, avec une hausse de 1,26% à 67,71 euros pour le leader mondial BASF et de 0,89% à 72,20 euros pour Henkel. Ainsi, malgré une baisse de recommandation par la banque Nomura, le chimiste Lanxess résistait, grignotant 0,32% à 52,67 euros. Lufthansa rebondissait de 0,46% à 14,20 euros, s'offrant la tête du Dax, après avoir fortement souffert vendredi des craintes d'un impact de la grippe aviaire en Chine sur le trafic aérien. Dans un entretien au Handelsblatt, le chef de son conseil de surveillance Jürgen Weber estime que le secteur de l'aérien va nécessairement devoir se concentrer et qu'alors les prix des billets augmenteront. A l'inverse, plusieurs valeurs de l'automobile, comme l'équipementier Continental (-1,69% à 88,97 euros) et les constructeurs Daimler (-0,80% à 40,67 euros) et BMW (-0,41% à 66,04 euros) étaient à la peine.
Suisse : rebond du SMI après deux séances de baisse La Bourse suisse a ouvert en hausse hier, rebondissant après les pertes en fin de semaine dernière. La plupart des titres affichait une progression, le SMI étant cependant freiné par les traitements hors dividendes de trois valeurs. Le SMI prenait 0,45% à 7 675,65 points, le SLI gagnait 0,26% à 1 144,19 points et le SPI progressait de 0,76% à 7 136,79 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 étaient en hausse, quatre en baisse et une inchangée. Parmi ces dernières, Zurich Financial (-6,2%), Swisscom (-4,9%) et Geberit (-1,7%) souffraient du traitement hors-dividende. Swiss Life (-0,3%) était également en baisse. Sans le versement du dividende, Zurich, Swisscom und Geberit seraient par contre en hausse. La majorité des titres récupérait le terrain perdu en fin de semaine dernière. Clariant et Richemont (chacun +1,8%), ainsi que Swatch (+1,6%) affichaient des gains. Novartis (+1,6%) figurait également parmi les gagnants. Roche (+0,6%) enregistrait une performance moyenne. Le groupe pharmaceutique va publier jeudi ses résultats au premier trimestre. Aux bancaires, Credit Suisse prenait 0,7%, suivi de Julius Bär (+0,3%) et d'UBS (+0,2%). Credit Suisse a finalisé la conversion en actions de 3,8 milliards d'emprunts convertibles (MACCS). Ces derniers avaient été émis en juillet 2012 dans le cadre de l'augmentation de capital de 15,3 milliards de francs suisse. Le groupe bancaire, tout comme son confrère Julius Bär, ont fait savoir dans la presse du week-end qu'ils allaient libérer la place financière suisse des fraudeurs allemands du fisc. Des clients qui ne produiront pas de déclarations fiscales ou qui n'annonceront pas leur dette fiscale ces prochains mois seront bannis. SGS (+0,7%) retenait l'attention après avoir racheté une nouvelle société, l'américain MSI Testing, qui réalise un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 7 millions de dollars. Sur le marché élargi, Barry Callebaut fondait de 1,3% dans le sillage des résultats du 1er semestre. Le chiffre d'affaires et le bénéfice ont déçu. La forte croissance pourrait masquer certains risques et peser encore longtemps sur la rentabilité. Ems-Chemie gagnait 2,0% après un chiffre d'affaires en hausse au 1er trimestre. Les premiers chiffres sont sans surprise, estime la banque Vontobel. En raison de la valorisation élevée, les analystes restent à "reduce" sur le titre. Galenica (+1,3%) a de son côté annoncé que l'Agence américaine des médicaments (FDA) se prononcera à la date cible du 30 juillet sur la nouvelle demande d'enregistrement d'Injectafer (nom de marque de Ferinject aux Etats-Unis) soumise par son partenaire Luitpold Pharmaceuticals.
Tokyo finit en hausse de 2,80% grâce à la dépréciation du yen La Bourse de Tokyo a fini la séance d'hier en forte hausse de 2,80%, dopée par la dépréciation du yen qui se poursuit depuis une décision d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon (BoJ). A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a bondi de 358,95 points à 13 192,59 points. Il n'avait pas clôturé au-dessus des 13 000 points depuis le mois d'août 2008, juste avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers qui avait précipité la crise financière internationale. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté encore plus, grimpant de 3,33%, ou de 35,50 points, à 1101,74 points. L'activité a encore été extraordinairement intense, avec 4,96 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les opérateurs ont salué la poursuite de la forte baisse du yen entraînée par une décision de la BoJ jeudi de doubler la base monétaire du Japon en deux ans, notamment via une forte augmentation des achats d'obligations d'Etat. Hier, l'euro grimpait à 127,90 yens, contre 126,82 yens vendredi. Avant la décision de la BoJ, il valait moins de 120 yens. Le dollar montait pour sa part à 98,59 yens, hier, contre 97,52 yens vendredi, pour se rapprocher de son plus haut niveau depuis quatre ans face à la monnaie nippone. En attendant, la dévaluation de fait du yen a réjoui les groupes exportateurs nippons, car elle élève la valeur de leurs revenus à l'étranger, une fois convertis en yens. Les actions des constructeurs d'automobiles en ont profité: Toyota a ainsi accéléré de 4,12% à 5 300 yens et Honda de 3,67% à 3 805 yens. Nissan a progressé plus modestement de 1,13% à 979 yens. Les fabricants d'électronique se sont aussi envolés: Sony de 5,69% à 1 670 yens, Panasonic de 5,06% à 643 yens et Sharp de 7,27% à 280 yens. Les valeurs bancaires ont été en vue, bénéficiant des perspectives de financement bon marché offertes par la BoJ: Sumitomo Mitsui Financial Group a gagné 5,90% à 4 395 yens et Mizuho Financial Group 3,34% à 216 yens. Mitsubishi UFJ Financial Group a grimpé pour sa part de 5,43% à 640 yens, après la publication d'informations de presse assurant qu'il s'apprêtait à acquérir une filiale de prêts immobiliers de l'allemande Deutsche Bank aux Etats-Unis pour 3,7 milliards de dollars. Autre secteur porteur, la sidérurgie: Nippon Steel & Sumitomo Metal est monté de 4,95% à 233 yens et JFE Holdings de 6,61% à 1 869 yens. Le secteur aérien a en revanche été handicapé par les craintes liées à la grippe aviaire en Chine : Japan Airlines n'a grignoté que 0,60% à 4 170 yens et All Nippon Airways 1,60% à 190 yens.