Le gouvernement algérien et le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal sont parvenus, après une série de négociations, à un accord de principe pour augmenter la capacité de production du complexe d'El Hadjar à 2,2 millions de tonnes par an avec un investissement d'un milliard de dollars, a indiqué, hier, une source proche du dossier. "Un plan de production de 2,2 millions de tonnes par an a été proposé et accepté par les deux parties. Sa réalisation coûtera environ un milliard de dollars", a précisé une source proche d'ArcelorMittal Algérie. A ce stade des négociations, seul le plan de production a été arrêté. Celui relatif à l'investissement est en cours de discussions, selon une seconde source proche du groupe de travail chargé d'élaborer la feuille de route pour le développement du complexe sidérurgique d''El Hadjar. En 2012, ce complexe, détenu à 70% par ArcelorMittal et à 30% par l'Etat algérien à travers Sider, n'a produit que 580.000 tonnes d'acier, un volume de production en deçà de l'objectif des 700.000 tonnes arrêté par le groupe pour l'année écoulée. Selon la même source, l'investissement pour élever les capacités d'El Hadjar reviendra moins cher que celui du complexe de Bellara (Jijel) qui sera construit avec ''Qatar international'', une joint-venture formée par les groupes Qatar Steel et Qatar Mining. "Pour un milliard de dollars, nous allons augmenter les capacités d'El Hadjar à 2,2 millions de tonnes alors que pour Bellara nous avons besoin d'investir 2,5 milliards de dollars pour produire deux millions de tonnes", a-t-elle dit. Pour autant, selon cette source, la comparaison est à relativiser car pour El Hadjar, il s'agit d'une mise à niveau des installations existantes avec une extension des capacités de production, alors que le deuxième projet concerne la réalisation d'un nouveau complexe, avec des objectifs importants. Les mêmes sources affirment par ailleurs qu'il restait seulement à définir les parts des financements à apporter par ArcelorMittal et son partenaire Sider, s'abstenant toutefois à fournir des détails sur les options de financement du projet posées sur la table des négociations. La reprise par l'Etat du contrôle d'El Hadjar, conformément à la règle 51/49 % avait été évoquée en février dernier comme une option probable au regard des difficultés financières auxquelles est confrontée la filiale algérienne d'ArcelorMittal, sauvée in extremis en 2012 d'une cessation de paiement. Actuellement, seul le complexe d'El Hadjar produit de l'acier en Algérie, en attendant l'entrée en production de deux nouveaux complexes dont celui de Bellara (5 millions de tonnes/an). L'augmentation de sa production d'El Hadjar fait partie d'un plan de redressement du secteur de la sidérurgie que l'Algérie a lancé pour fédérer tous les projets sidérurgiques autour d'un objectif stratégique à savoir atteindre l'autosuffisance en acier, dont l'importation lui coûte annuellement environ 10 milliards de dollars.